« Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                    « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »              « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! » 

Le quatrième dimanche de Carême : saint Jean Climaque

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Le maître spirituel

Saint Jean Climaque (vers 579 ? –  après 649) fut moine pendant probablement 70 ans au Mont Sinaï aux 6ème et 7ème s.: entré au célèbre monastère Sainte Catherine à 16 ans, il fut successivement moine, anachorète, puis higoumène (abbé). Il a écrit un livre très célèbre, L’Échelle sainte, qui est probablement le livre le plus remarquable de l’Église universelle concernant le discernement des esprits : il y transmet aux moines des conseils spirituels pour leur permettre de monter les 30 degrés de l’échelle1 spirituelle, qui peut les élever graduellement jusqu’à la perfection, c’est-à-dire à la contemplation de la lumière incréée [dont il avait lui-même l’expérience] et d’entrer dans  le Royaume de Dieu. Il était un homme d’une grande expérience spirituelle (on dit qu’il fut anachorète pendant 40 ans) : il y a dans son traité des remarques et des conseils qu’on ne trouve nulle part ailleurs, notamment sur la garde des pensées et sur le discernement entre nos pensées et celles suggérées par les démons, qui nous font croire qu’elles sont nos propres pensées, ce qui nous conduit au désespoir (il y a une analogie entre son enseignement et celui de saint Silouane de l’Athos, 12 siècles plus tard).  C’est un chef-d’œuvre spirituel.

Amitiés spirituelles

Saint Jean Climaque2 connut certainement saint Sophrone de Jérusalem (qui vint au Mont Sinaï avec son ami Jean Moschus et qui écrivit l’admirable office de bénédiction des eaux de la Théophanie : il fut le dernier patriarche orthodoxe libre de Jérusalem ; + en 639) et fut  en relation avec saint Grégoire le Grand, pape de Rome (entre 590 et 604), qui lui fit parvenir des couvertures (il faisait froid en hiver au Mont Sinaï) et de l’argent, pour aider les moines. C’était à l’heureuse époque de l’Église indivise, catholique-orthodoxe, où l’Occident et l’Orient pouvaient se vérifier et s’enrichir mutuellement. Il ne faut pas oublier que le Mont Sinaï, comme l’Égypte et la Palestine, faisaient partie de l’Empire byzantin, jusqu’à leur conquête par les Arabes musulmans (638 : prise de Jérusalem ; 642 : prise d’Alexandrie).

Place liturgique

L’Église orthodoxe a profité d’une occurrence de calendrier pour mettre saint Jean Climaque en exergue et le présenter comme un modèle d’ascèse pendant le Carême. En effet, comme l’enseigne saint Paul, notre combat n’est pas contre la chair, mais contre les esprits sous-Ciel : c’est un combat spirituel, et non matériel ou psychologique.

 

Noël Tanazacq, recteur de la paroisse orthodoxe Sainte-Geneviève-saint-Martin à Paris,

le 19 mars 2015.

 

(1) Échelle, en grec : klimax, d’où son nom de « climaque », tellement son livre était célèbre.

(2) L’évêque Jean (Kovalevsky) fit une magnifique icône de lui, en pied (fresque sur toile) pour la chapelle des Incorporels au Vésinet (78)