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La fête païenne d’Halloween : une anti-fête de tous les Saints

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La fête d’Halloween, si tant est qu’on puisse la qualifier de fête, vient du paganisme celtique (surtout d’Irlande et d’Ecosse). Elle était une fête de la fin des récoltes et de l’entrée dans l’hiver, ce qui est courant dans le paganisme antique. Mais elle était aussi une fête des morts, sous la forme de « revenants1 » et, par assimilation, une fête des mauvais esprits et des personnages mythologiques, tels que les fées. Il y avait à cette occasion des feux de joie et il est possible qu’il y ait eu aussi des sacrifices humains. Elle durait 4 jours, mais le plus important était le 1er jour : or celui-ci coïncidera, à partir du 8ème s. apr. J-C,  avec les vigiles de la Toussaint2, c’est-à-dire le 31 octobre au soir. D’où son nom de Halloween, « veille de tous les Saints ».

Puis cette fête sera implantée en Amérique, surtout à partir du 19ème s., avec l’arrivée massive aux Etats-Unis d’immigrés irlandais. Et depuis une vingtaine d’années on essaye de l’implanter en France, pour des raisons essentiellement commerciales. Mais je pense que l’activité des esprits sous-Ciel et la déchristianisation de notre pays n’y sont pas étrangers.

Que faut-il en penser sur le fond ? Basons-nous sur la phrase du Seigneur : on juge l’arbre à ses fruits. D’abord, il faut rappeler que le paganisme, qui est vu souvent à notre époque sous un angle culturel, sympathique, était une horreur spirituelle et morale : il consistait  à adorer des idoles, qui étaient des démons, comme l’enseigne le Christ Lui-même (Il qualifie « Beelzeboul », l’antique divinité phénicienne, de « prince des démons », c’est-à-dire de Satan, en Mt 12/24), à accomplir des sacrifices sanglants (à l’origine humains, puis animaux) et à pratiquer la magie et la sorcellerie. On ne se rend plus compte à notre époque que le Christ nous a délivré de l’emprise des démons, qui était terrible.

Dans les manifestations d’Halloween, on se déguise en tout ce qui peut rappeler la mort, la laideur et de la peur : en squelettes, en personnages horribles qui font peur, en sorciers ou sorcières… Mais la mort est une horreur, qui n’a pas été voulue par Dieu. La laideur et la peur viennent exclusivement du monde enférique, car Dieu est beau : Il est la beauté suprême et tout ce qu’Il a créé est beau ; et Il est celui qui rassure toujours et met en confiance3. La peur est l’arme des démons, car elle permet d’avoir de l’emprise sur les êtres, tandis que Dieu libère toujours. Ceux qui se déguisent en personnages horribles et ridicules oublient que les démons s’efforcent de défigurer l’Homme, parce qu’il est l’image de Dieu et qu’ils en sont jaloux.

Quant à la sorcellerie, elle est une abomination : elle a toujours pour but d’obliger quelqu’un à faire ce qu’il ne veut pas ou de l’empêcher de faire ce qu’il veut ; elle asservit les êtres, les emprisonne, les mutile et peut même les détruire. Il n’y a pas de bonne magie : toute magie vient d’en bas. Et tout cela se passe dans l’obscurité, avec de la fumée, des toiles d’araignée et des araignées…Mais qui aimerait vivre dans l’obscurité, au milieu des araignées ? Aucun être humain normal ne peut réellement prendre plaisir à ces choses-là, à la laideur, à la peur, à la méchanceté. C’est un leurre de croire que cela puisse être agréable. Si ceux qui le disent se trouvaient réellement dans les situations qu’ils simulent, ils « pleureraient et grinceraient des dents », comme le dit l’Ecriture. L’Enfer ne peut pas être agréable : il est le contraire du Royaume de Dieu, le contraire du « Jardin des délices ».

Il faut refuser cela, dénoncer cette imposture et cette stupidité. Il y a un saint qui nous a montré l’exemple, c’est St Jean de San Francisco et Shanghaï. Il a lutté fortement contre cette pseudo-tradition dans le milieu américano-russe de San Francisco. La veille du 1er novembre 1964, constatant qu’il n’y avait personne aux vigiles4  du jour où l’on devait canoniser St Jean de Cronstadt (cause pour laquelle il s’était battu), il fit irruption dans un lieu où il y avait un grand bal « costumé » pour la fête d’Halloween et fit le tour de la salle en regardant bien les gens, sans dire un mot. Tous étaient pétrifiés, et ils eurent honte.

Cette pseudo-fête est exactement le contraire de celle de la Toussaint, associée à celle des défunts. A la Toussaint, nous fêtons les hommes qui, par leur martyre ou leur ascèse, sont parvenus au but de la vie, à savoir devenir ressemblants à Dieu, ceux qui sont « devenus des dieux par la grâce »5, c’est-à-dire qui sont déifiés. Et le jour des Défunts, nous prions pour que nos défunts achèvent dans leur chemin céleste ce qu’ils ont commencé dans leur chemin terrestre, à savoir  « parvenir à la gloire du Royaume céleste »6. Tandis que les tenants d’Halloween, eux, sont centrés sur la mort  et le royaume des morts, en oubliant que le Christ est ressuscité  et qu’Il a vaincu la mort. Nous fêtons ceux qui jouissent de la béatitude et de la vie éternelle, eux se satisfont que  leurs ancêtres soient couchés dans la mort, en compagnie des démons. Ce sont deux chemins antagonistes.

Si vous voyez des enfants sonner à votre porte, déguisés en squelettes, en sorciers ou en diables, pour vous réclamer des bonbons, ayez l’audace de dire : je n’aime pas la mort, je préfère la vie. Christ est ressuscité !

Père Noël Tanazacq

 

(1) Les « revenants » sont des âmes de défunts qui, ne parvenant pas à s’élever vers le trône de Dieu, ne trouvent pas le repos. Etant errantes, elles peuvent se manifester dans les lieux où elles ont vécu sur terre. Les fantômes [du grec phantasma : illusion, apparence] en sont la manifestation la plus connue : il s’agit d’âmes de défunts qui se manifestent avec la forme de leurs corps, parce que l’âme garde la mémoire du corps et que, comme le dit St Jean Damascène, elle a l’aptitude à reconnaître les atomes de son corps dans l’univers.

 (2) La Toussaint doit son origine à la dédicace de l’ancien temple païen du Panthéon, à Rome, en église de Ste Marie et de tous les martyrs, en 609, par le pape  Boniface IV, qui y fit transférer un grand nombre de reliques de martyrs provenant des Catacombes. La date était probablement le 13 mai, qui correspond à celle d’une fête de la Toussaint en Syrie à la même époque. L’anniversaire de cette dédicace deviendra notre fête de la Toussaint. Mais en Angleterre, puis en Gaule la fête sera translatée au 1er novembre  à la fin du 8ème s. et elle  ne deviendra universelle pour l’Occident que sous Louis le Pieux (+ 840). La mémoire universelle des défunts ne sera instituée par St Odilon de Cluny que vers 998, mais sera expressément  placée le lendemain de la Toussaint, car tous les défunts sont des saints à venir.

Il n’existe rien d’équivalent dans les rites orientaux, car la Toussaint fêtée le 1er dimanche après Pentecôte passe quasiment inaperçue et il y a tellement de jours dans l’année  où l’on prie pour les défunts  qu’aucun ne prédomine  sur les autres.

(3) Lorsque le Christ vient au-devant de Ses disciples  la nuit, en marchant sur les eaux déchaînées de la mer de Galilée, et qu’ils croient voir un fantôme, ce qui les effraye,  Il leur dit immédiatement : «Rassurez-vous,  c’est Moi, n’ayez pas peur » (Mt14/27). Dieu ne fait jamais peur. Ce qui fait peur ne vient pas de Dieu.

(4) Il ne s’agissait pas de la Toussaint, qui est à cette date-là une fête occidentale, mais le Saint Synode de l’Eglise Russe Hors Frontières avait décidé que la canonisation de St Jean de Cronstadt se ferait le 1er novembre. 11 jours plus tard, en la fête de St Martin, St Jean de San Francisco  sacrera le P. Eugraph Kovalevsky (1905-1970) sous le nom de Jean de Saint-Denis, qui sera ainsi  le 1er à recevoir le patronage de St Jean de Cronstadt.

(5) Epiclèse de la liturgie de la Pentecôte du rite des Gaules restauré.

(6) Litanie des défunts du rite byzantin.

 

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