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Faut-il vivre sa foi dans le « secret » ou l’afficher ?

ST SILOUANE 2007-2

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Dans le secret – 

Vivre sa foi dans le secret de son cœur est le signe que l’Esprit saint œuvre en nous. Cela se passe de façon très mystérieuse, très discrète, en deçà des mots et des raisonnements. C’est inexprimable, cette vie de l’être intérieur, qu’on peut essayer de décrire comme intuition d’un divin, non pas vague, mais personnel. Cela appartient au domaine du ressenti : un sentiment de confiance dans la personne qu’on aime et dans laquelle on croit parce que précisément on l’aime. La foi ne se réduit pas à une croyance, encore moins à une opinion, encore moins à la crédulité ou à la superstition. La foi qui naît dans le secret du cœur mobilise les divers registres de l’être humain dans un grand amour, ou une grande amitié, nés d’une rencontre avec la Parole. Elle surgit également de l’intuition d’une identité divine devant la grandeur de la Création, comme en témoignage le saint prophète Abraham.

Témoigner

Mais la foi, comme tout grand amour, suggère le langage : dans le secret de ton cœur, de ta chambre, d’une forêt ou d’un désert, tu auras pris l’habitude de parler à celui que tu aimes et en qui tu crois sans ombre. Il naît ensuite l’appel à partager cet amour, à le faire connaître, à en prendre autrui pour témoin. Celle ou celui en qui vit une grande foi n’en a pas honte. Il souhaite partager sa joie et son bonheur et « témoigner de ce que le Seigneur a fait pour lui », selon la parole du Sauveur (Marc 5, 19-20). Une femme ou un homme de foi est communicatif, non tellement par la parole, mais par l’exemple. Sa façon de vivre parle pour la conviction qui l’habite : jeûner, prier sans se cacher ; manifester l’amour du Christ autour de soi, pardonner les offenses ; aimer ses ennemis – autant de façon de révéler la foi qui nous fait vivre.

Le respect d’autrui

La foi, vécue dans le secret du cœur et communiquée dans la vie de chaque jour, s’accompagne d’un grand respect pour le prochain. L’amour qui nous habite est si grand que nous voudrions, bien sûr, que tous le sachent et nous voudrions que tous connaissent le bonheur qui est le nôtre ! Pourtant la foi est une réalité personnelle et elle ne peut s’éveiller que de personne à personne. C’est l’œuvre de l’Esprit saint, dans nos familles, dans la société civile et dans le monde entier : ce sont des personnes qui croient ; et, à l’intérieur d’une même famille, d’un même milieu, d’une même nation, l’un croit et l’autre pas encore.

Vivre avec la foi dans son cœur et en témoigner autour de nous implique une conscience que, chez chacun de ceux qui nous entourent, le même miracle pourrait se produire ; et que, quels que soient nos souhaits, l’heure de la foi sonne de façon différente chez l’un et chez l’autre. Pour les parents, par exemple, c’est souvent une épreuve de constater que leurs enfants n’ont pas, ou pas encore, ou pas tous, la foi à laquelle ils tiennent tellement !

La prière pour le monde

Le respect du prochain, de sa foi ou de son incroyance, s’associe très bien à la prière pour autrui et pour le monde entier. Nous croyons que le Seigneur veut sauver tous les hommes et les conduire à la connaissance parfaite de la vérité, c’est-à-dire à la connaissance du Père céleste. Nous croyons que le Christ, « élevé de terre » dans sa glorieuse Ascension ou Exaltation, attire tous les hommes par le saint Esprit (Jean 12, 32).

Nous savons également que cette attraction se fait dans une délicatesse et un respect infinis pour la liberté de la personne humaine. L’esprit apostolique et missionnaire de l’Église a sa source dans l’invocation de l’Esprit saint – ou « épiclèse » – sur nos proches et sur le monde, comme en a donné l’exemple saint Silouane en notre temps. Nous prions ainsi le Christ de se faire connaître à telle personne ou à son monde entier par son saint Esprit. Nous aimons tellement le Christ que nous le supplions de se faire connaître aux autres par le même amour.

Le sens de la laïcité

L’amour pour le Christ et la foi en lui suggèrent ainsi une pédagogie, inspirée par la conviction que l’Esprit saint œuvre dans le monde, comme le montrent une foule d’exemples. Nous vivons très facilement au milieu de personnes qui ne croient pas encore ou qui croient de façon différente de la nôtre: nous ne les jugeons pas, quelle que soit notre impatience à les voir connaître notre bonheur ! L’Esprit saint agit dans la société civile par des voies que nous ne connaissons pas, quoique nous sachions qu’elles existent. Si nous pensons à la façon dont la foi est née, de façon si discrète dans notre propre cœur, nous pouvons facilement respecter le temps et les circonstances dont ont besoin nos contemporains pour s’ouvrir à la présence du Seigneur.

La laïcité est le contexte social favorable à la liberté de l’homme selon l’Esprit qui souffle où Il veut et qui nous surprendra toujours ! Les gens de foi n’ont aucun pouvoir sur le monde ; ils ont le pouvoir charismatique d’agir depuis l’intérieur du monde pour qu’il puisse être conduit à la joie du Christ. En pleine civilisation technologique, des femmes et des hommes de toutes les origines culturelles sentent tous les jours dans leur cœur l’appel de l’Esprit ; il leur faut du temps pour exercer leur liberté et pour identifier vers Qui l’Esprit les attire. L’expérience même de l’athéisme a été pour beaucoup une étape sur la voie du Salut.

(a.p. Marc-Antoine)
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