« Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                    « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »              « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! » 

Évangile du pharisien et du publicain : Luc 18, 10-14

pharisienpublicain

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Un lieu commun –

Nous connaissons tous cette parabole, sorte de lieu commun du christianisme, aussi célèbre qu’actuelle : l’hypocrisie religieuse, la tartufferie triomphante, ne sont pas mortes ; bien des personnes se sont éloignées de la religion pour cette raison. Pourtant, un pharisien, avant de devenir l’image négative de l’orgueil spirituel, est, dans la tradition juive, le gardien de la tradition, l’élite spirituelle de référence, notamment à l’époque de la vie terrestre du Fils de Dieu. De nombreux pharisiens ont reconnu en Jésus le Messie et le Fils de Dieu : Nicodème, Simon le Pharisien, Simon de Cyrène, saint Paul… Et, parce qu’ils représentent le meilleur de l’orthodoxie juive, ils sont mis par le Seigneur devant leur responsabilité. Quant au publicain, tout le monde sait qu’il est le pire de cette société, le traître, le collaborateur de l’occupant romain. Dans cette catégorie honnie, Jésus a trouvé également des disciples : Zachée, ou Matthieu le collecteur d’impôts de Capharnaüm…

Pas de différence

Jésus Christ ne fait pas de différence entre les pauvres et les riches, les dignes et les indignes, les pécheurs et les justes. Le Fils de Dieu et Fils de l’Homme, est l’image parfaite du Père qui fait ruisseler sa miséricorde sur les uns et sur les autres, en magnifique Soleil de miséricorde. Cela ne justifie ni le traître ni l’hypocrite : mais, l’un et l’autre sont aimés et appelés au Salut. En dénonçant l’orgueil spirituel, le Seigneur veut sauver l’orgueilleux et lui ouvrir miséricordieusement les yeux ; en regardant avec amour le traître, Il l’invite au repentir. Nous ne disons pas que tous seront sauvés ; nous disons que tous peuvent être sauvés, s’ils écoutent la voix de leur Seigneur miséricordieux. Nous tous – tartuffe ou judas – pouvons être sauvés par le repentir. Le message du carême pascal est un immense espoir : qui que je sois, le Christ est là pour moi.

Le mystère de la personne créée

Il est là, non pour des justes, des pécheurs, des pharisiens ou des publicains ; Il est là pour des « personnes », comme le dit la parabole : « deux personnes montèrent au Temple pour y prier ». Dieu s’intéresse aux personnes, parce qu’Il s’intéresse au sceau de son image personnelle présente en tout homme. Le message pascal est orienté vers l’émergence de la personne humaine, transcendant les vertus et les vices : la personne est elle-même, et le Seigneur se reconnaît en elle comme en son image. Et le repentir opère la distinction entre le pécheur et le péché, entre la personne et ce qu’elle a pu penser, dire ou faire. Mais l’émergence de la personne – grande révolution opérée par le Fils de Dieu – suppose une autre subversion.

La subversion évangélique

Le Christ, avec sa pédagogie habituelle, choisit d’abaisser celui qui est justement élevé – le Pharisien – et d’élever celui qui est à juste titre méprisé. Ce renversement, ou cette remise à niveau des valeurs, caractérise la méthode évangélique. La Mère de Dieu le chante : « Il a dispersé ceux qui s’élevaient dans les pensées de leur cœur. Il a renversé les puissants de leur trône et Il a élevé les petits ». Ceux qui sont à juste titre respectés sont déstabilisés ; ceux qui sont à juste titre méprisés – et il y en a dans l’Évangile – sont honorés. L’Évangile renverse les valeurs de ce monde : il instaure un nouvel ordre de valeurs, celui du Royaume, où le critère de la vérité est l’humilité – non devant les hommes – mais devant Dieu. Qu’est-ce que l’humilité ? – pour les anges et pour les hommes, reconnaître – suprême philosophie et sagesse ! – que seul le Seigneur est Seigneur.

La connaissance suprême

Le Royaume est la connaissance qu’il n’est d’autre roi que le Roi, et d’autre royauté que la sienne. La seigneurie de Dieu est exclusive ; elle est incommensurable à toute autre valeur ; et les anges des hiérarchies supérieures le savent, qui le glorifient inlassablement comme seul Seigneur et Roi : « Saint ! Saint ! Saint ! Seigneur des armées angéliques ! » Le grand Carême est la voie de l’humilité, du charisme émerveillé de glorifier Dieu, sa sagesse, sa compassion, son amour, la justesse de ses jugements ! Or, là où est l’humilité, là est la personne.

> Radio Notre-Dame, « Lumière de l’Orthodoxie”, 28 janvier 2018

> fresque du Pharisien et du Publicain