La promenade divine –
Nous avons glorifié avec les mages, les anges et les bergers le Fils de Dieu petit enfant rayonnant de lumière incréée ; nous l’avons magnifié dans son baptême dans le Jourdain, et nous avons reconnu en lui le Bien-aimé du Père ; nous le suivons pas à pas depuis la rive Ouest du Jourdain jusqu’à Jéricho, la ville la plus basse du monde, ville des palmiers et des fruits, des sources d’eau tiède ou fraîche. Le Créateur fait homme arpente sa Création, c’est toujours pour nous un sujet d’émerveillement ! Or Il la parcourt comme Il parcourait le Paradis, du même pas bienveillant et doux, avec un souci divin de la restauration de tout et du Salut de tous.
La conversion
L’immersion dans le Jourdain fut l’heure du renouveau des eaux primordiales : Celui qui avait dit « que soit la lumière » s’est immergé sous « la surface des eaux » sur laquelle vole l’Esprit, comme Lumière inaccessible illuminant tout homme venant dans le monde. Toute son œuvre est une nouvelle genèse. Et Il vient avec gloire juger les vivants et les morts de son jugement bienveillant et miséricordieux. Il veut demeurer chez Adam, l’homme pécheur, à qui Il dit : « aujourd’hui Je dois loger chez toi ! » Et Adam le reçoit avec joie ! Quand le Créateur vient chez nous, par les prêtres apportant l’eau consacrée du Jourdain, par sa parole, par la présence de ses saints, Il nous purifie et nous changeons notre vie de péché, nous partageons nos biens avec ceux qui en manquent et nous nous réconcilions avec ceux que nous avons lésés.
La parousie du Verbe
Aujourd’hui, nous faisons mémoire des trois saints Hiérarques, et nous savons que le Verbe vient dans son monde, dans ce monde, celui où nous vivons, par le ministère et le témoignage de ses saints, « lumière du monde », dit l’évangile de leur mémoire (Matt. 5, 14). En disciples du Christ Sauveur, ceux-ci nous invitent également, nous et le monde qui nous entoure, à un vrai changement de vie et de pensée. Le saint Évangile, que le Fils de Dieu accomplit en sa personne et que les saints portent sur leurs saintes icônes, invite à une véritable révolution culturelle et sociale. Tel est la puissance de l’eau consacrée répandue dans le monde : « le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu ».
Le Sauveur présent par ses saints
Et Il fait cela d’abord par sa présence personnelle invisible et réelle ; Il le fait pas sa parole, par les saints mystères qu’Il préside, surtout le grand et non sanglant sacrifice eucharistique ; Il le fait par le témoignage des saints hiérarques, Jean Chrysostome, Basile le Grand, Grégoire le Théologien et Hippolyte de Rome dont nous faisons mémoire en ce jour. Les saints répandent la parole et l’amour évangélique comme une eau de jouvence sur le monde et en lui. Nous entendons en ce jour un immense message d’espoir pour notre époque troublée par les épidémies, les discordes politiques, l’occultation des grands poteaux indicateurs de la vérité et de la vie.
Un projet pour tous
Pour nous tous, pour nos contemporains, pour les chefs de nos gouvernements qui sont dans la prière de l’Église sans que nous approuvions tout pourtant de leurs paroles et de leur comportement – pour tous, retentit aujourd’hui la bonne annonce de l’Évangile ; chez tous, le Verbe veut venir habiter pour purifier les consciences des œuvres de mort ; pour sauver, c’est-à-dire faire participer à sa vie. Cela dépend également des disciples que nous voulons être, comme le fut Zachée ce juste : « que votre lumière brille parmi les hommes ! », nous dit le Verbe ; « pour qu’en voyant vos œuvres de bien ils glorifient le Père céleste ! » Tel est le programme qui nous est confié pour notre temps, et nous, chrétiens, si nous le suivons, nous serons les plus utiles des citoyens !
