La paternité de Dieu –
En prévision du saint Carême, les divins avertissements se multiplient ! Dieu est vraiment un Père. Il a soin de nous. Il nous parle par sa parole, son Verbe fait homme. Il nous guide. Il nous indique ce que nous pouvons changer dans notre vie ou bien ce à quoi nous pouvons être attentifs. L’épisode de ce jour n’est pas une parabole. C’est un évènement de l’histoire quotidienne du Seigneur et Verbe arpentant son monde et sa sainte Terre. Mais cet évènement nous parle ; il nous invite à reconnaître les idoles auxquelles nous sommes peut-être asservis et à nous tourner vers le Seigneur.
Se tourner vers le Christ
Cela ne se fait pas seulement par un acte de la volonté, par une bonne résolution. Cela advient par le besoin urgent de salut, de santé ou de vie. La Cananéenne, asservie aux idoles, ne trouve plus dans celles-ci de réponse à la prière qu’elle leur adresse, et elle se tourne vers le « Fils de David », le « Maître » dont elle a entendu parler. Ainsi se convertissent beaucoup de personnes. C’est comme cette femme d’un autre passage de l’Évangile, qui a consulté tous les médecins possible mais pour rien, et qui se tourne vers le Sauveur dont elle a entendu parler. Ainsi se convertissent les païens, les agnostiques, les athées, mais surtout ceux qui ont une religion avec ses idoles : la religion du plaisir, de l’argent, du succès, de la position sociale, du pouvoir sur autrui, de l’amour propre, extraordinaires idoles pourvoyeuses de plaisir.
De l’idolâtrie à la foi
Mais, confronté à la mort, à la maladie d’un enfant, à la maladie de ton âme, cette « fille tourmentée » dont parle la Cananéenne en ce jour, tu vas peut-être te tourner vers le Seigneur, sans trop savoir qui Il est, mais tu vas tout de même lui dire : « Maître, aide-moi ! ». Pour nous aussi, chrétiens que nous pensons être, le temps de la conversion est en train d’arriver : le carême est proche, ce printemps de l’âme, comme on l’appelle. Peut-être est-il temps de nous détourner de nos idoles, qui sont les mêmes que celles des païens avec, en plus, l’idolâtrie de la religion, de la nation, du rite, voire la superstition, tout ce qui souille notre foi par ailleurs authentique.
Le miracle
Nous aussi, nous allons pouvoir nous tourner vers le Christ pour lui demander le salut de notre âme et de notre corps tourmentés par les passions et les diverses habitudes de péché. Et, ô miracle !, le Seigneur, qui ne fait pas toujours ce que nous voulons, heureusement, d’ailleurs, si nous le supplions comme le fait cette femme à l’âme souffrante, fera ce que nous voulons, pourquoi ? – parce que ce n’est pas un caprice ; ce n’est pas une fantaisie ; ce n’est pas une forme nouvelle d’idolâtrie : la santé de l’âme et son salut dans la vie qui vient sont vitales ; il en va de l’éternité. Et, dans ce moment même, le Seigneur fera notre volonté parce que nous voulons ce qu’Il veut ! Dans bien des passages évangéliques, Il demande : « que veux-tu que Je fasse pour toi ? » ou encore : « veux-tu guérir ? ». Oui : Il veut notre santé, notre bonheur, notre Salut, et Il veut être connu de nous comme le Dieu bon et plein de miséricorde.
Les deux volontés
Il nous exauce parce que notre volonté est la sienne, ou plutôt elle épouse la sienne, dans cette union des deux volontés qu’ont célébrée les saints Pères comme le critère même de la vraie vie et de la vraie connaissance. « Il te sera fait selon ce que tu veux », nous dira le Seigneur, les prières de l’Église pour les malades le disent : « Maître et Seigneur notre Dieu, médecin des infirmes et guérisseur des malades, Tu ne veux pas qu’un seul homme soit infirme, et Tu le veux en tout temps sain, bien portant et vigoureux …». Le Seigneur nous veut vivants dans la santé et la sainteté de l’âme et du corps. Il veut que nous communiions à sa vie magnifique de fils et filles du Père céleste. Et la conversion consiste peut-être seulement à vouloir ce que Dieu veut pour qu’Il veuille ce que nous voulons !