Un nouvel évêque –
Samedi 16 septembre, un nouvel évêque a été ordonné en la cathédrale roumaine de Paris, église des Saints-archanges-Michel-et-Gabriel-et-de-toutes-les-puissances-incorporelles. L’office de la consécration épiscopale (ordination, sacre ou chirotonie) a commencé à vêpres le 15. Le 16, la divine Liturgie présidée par S.E. le métropolite Joseph entouré de huit évêques a donné place au sacrement propre de l’ordination. L’évêque élu ou ordinand a été longuement interrogé sur sa foi par les divers hiérarques présents. Au moment du Trisaghion, il a été conduit dans le sanctuaire en procession autour du saint Évangile qui trône, en image du Christ invisiblement présent, sur le saint autel. Après les prières prévues pour invoquer le saint Esprit, l’évêque Nectaire a été présenté au Peuple à l’acclamation de Il est digne ! Axios ! Vrednic este !
La structure épiscopale de l’Église
La promotion d’un nouveau hiérarque intéresse tout le peuple de Dieu. La structure de l’Église une, sainte, catholique et apostolique fondée par Dieu le Verbe, Jésus-Christ, est de caractère épiscopal. Chaque évêque partage le siège des saints Apôtres parce qu’il confesse la vraie foi, celle que les sept Conciles œcuméniques ont confirmée, parce que, en gestionnaire de la grâce, il porte celle, souveraine, de délier et de lier ; et parce qu’il préside, en icône du Christ invisiblement présent, tout acte accompli dans l’Église en conformité avec le saint Évangile.
La place de l’Évangile
Ceux qui ont pu répondre à leur mission et participer à la célébration de consécration épiscopale ont remarqué la place centrale attribuée continuellement au saint Évangile, signe visible du Verbe incarné et Messie. Ils ont remarqué également que le nouvel élu est agrégé au collège apostolique des évêques. Tous les évêques sont égaux : s’il en est qui est premier, l’Archevêque ou le Patriarche, par exemple, c’est une primauté entre égaux. Au-dessus des évêques, il n’y a que le Christ.
L’Évêque et l’Église
L’épiscopat correspond au mystère de l’Église : « là où est l’Évêque, là est l’Église », dit un adage patristique. La célébration de tout acte sacramentel se fait toujours en mentionnant l’évêque titulaire. Ceci a un motif, non seulement de validité canonique (selon le Droit de l’Église), mais de contenu charismatique : c’est la grâce apostolique, transmise successivement à chaque évêque par le collège épiscopal, qui agit de façon vivifiante dans le corps des baptisés. Le saint Chrême est le signe le plus éloquent de cette grâce et de cette succession apostolique : chaque évêque le transmet aux prêtres de son diocèse pour oindre les baptisés. Un évêque en schisme n’a plus le saint Chrême.
L’évêque vicaire
Un usage particulier de l’Église est celui des évêques vicaires ou co-adjuteurs. Ces pasteurs sont des hiérarques à part entière, comme le montre le rituel de l’ordination auquel ils ont été soumis. Toutefois, ils ont comme fonction principale de seconder l’évêque titulaire. Ils agissent dans l’Église avec sa bénédiction et l’acte fondamental d’ordonner des prêtres ne leur est possible que par mandat exprès de leur père spirituel, l’évêque diocésain. Un jour, ils pourront être nommés à leur tour titulaires d’un diocèse particulier : ils seront alors installés de façon solennelle, sans avoir besoin d’un sacrement nouveau. La place des évêques vicaires est ainsi humble et discrète ; elle est pour autant réelle et ces pasteurs siègent avec les autres au Synode métropolitain, par exemple, en ce qui concerne notre Éparchie, ainsi que, dans notre pays, à l’Assemblée des Évêques Orthodoxes de France. Il va sans dire qu’ils sont membres à part entière du Saint-Synode de l’Église autocéphale à laquelle appartient leur diocèse respectif.
Le sacerdoce baptismal
Ces paramètres très résumés sont à connaître de tout fidèle. En effet, chaque baptisé, homme et femme, est membre du corps sacerdotal de l’Église : il participe réellement à la célébration des saints mystères et son approbation, l’Amen, aux propositions des évêques et des prêtres est indispensable à la validité des actes sacramentels. Le corps des baptisés, ou Peuple, a une fonction liturgique incontournable ; il constitue par lui-même un ministère, en accord avec le ministère du diacre, du prêtre et de l’évêque. L’Église n’est pas une démocratie ; elle est une hiérarchie, un ordre sacré dont chaque élément est indispensable à la vie totale du Corps.
(a.p. Marc-Antoine)