Les « prosphores » sont des offrandes, littéralement « ce qui est apporté ». Le prêtre y prélève des parcelles qu’il place sur la patène en prononçant les noms qui se trouvent sur le dyptique, vivants et défunts, ainsi que le nom de la personne qui a fait l’offrande.
Les usages
Il y a plusieurs usages. Dans certaines Églises, slaves notamment, les prosphores sont restituées aux fidèles qui les ont apportées; dans d’autres, elles sont partagées, à l’issue de la célébration, entre tous ceux qui sont présents. Selon ce dernier usage, le pain provenant des prosphores est distribué immédiatement, souvent trempé dans le vin, à ceux qui communient, pour marquer la fin du jeûne eucharistique et la reprise des nourritures du monde. Il est donné également, au moment du « pain béni », à tous les baptisés qui s’approchent: il prend alors le nom d’ « antidoron », « anafura », parce qu’il est consommé éventuellement, “à la place des Dons”, par des personnes qui n’ont pas communié, pour une raison ou une autre.
Certains fidèles prennent une bonne quantité de ce pain béni et l’apportent chez eux pour le consommer chaque jour. Il faut dire que ce « pain béni » provient, non seulement des prosphores, mais du pain rond principal qui entoure l’Agneau cubique que le prêtre a prélevé au moment de la préparation des Dons ou « proscomédie », ou encore « prothèse ». Peut-être y a-t-il ici une légère confusion…
Comment le prendre ?
En tout cas, les pains rendus aux offrants, ou le pain distribué en bénédiction (« eulogia »), sont toujours consommés avant quelque autre nourriture que ce soit. Si les fidèles les consomment sur place, à l’église, ce sera avant l’agape par exemple; s’ils les consomment chez eux, ce sera le matin, à jeun, avec la prière, avant tout petit déjeuner!
Quelle prière?
Il semble que les prosphores ou le pain béni peuvent être consommés tous les jours de la semaine de cette façon, jusqu’à la prochaine eucharistie, assurant ainsi un certain degré de communion, surtout quand on est loin d’une église. Le mieux serait de le consommer après les prières matinales que tout Orthodoxe dit, ou après avoir lu l’évangile du jour, en tout cas après les prières initiales, par exemple, qui comportent le Notre-Père. Si ce pain n’est pas consommé, ou s’il se dégrade, il peut éventuellement être mis en terre, avec le plus grand respect, puisqu’il est lié de près ou de loin à la communion eucharistique.