L’orgueil –
Nous sommes tous confrontés à l’assaut des pensées. Le diable nous inspire le jugement d’autrui parce qu’il est le démon de l’orgueil. Celui qui juge son prochain tombe dans l’orgueil. Qu’est-ce que l’orgueil ? C’est prendre la place de Dieu. Celui qui juge son prochain se met à la place de Dieu – ou d’une certaine idée de Dieu, d’un dieu qui juge et qui condamne…
Le calomniateur –
En réalité, c’est une calomnie : le Diable est appelé le Calomniateur. Il calomnie Dieu. Il dit que Dieu est dur, sévère, inflexible, etc. Au Paradis déjà, il fit cela et l’être humain entra, par orgueil, en conflit avec la Divinité. Et c’est ce dieu là qu’il nous inspire, non seulement d’imiter mais de supplanter, en nous instaurant nous-mêmes juges d’autrui. Il ne nous inspire pas d’imiter Dieu tel qu’Il s’est montré (« Le Seigneur nous est apparu ! ») : compatissant, plein d’amour pour les hommes, qui les excuse, qui leur pardonne avant même qu’ils n’aient demandé pardon. Il ne nous fait pas imiter Dieu tel que nous le connaissons, parce que c’est un Dieu humble, et le démon de l’orgueil n’aime pas l’humilité.
La servitude
Il nous suggère un comportement orgueilleux pour nous entraîner chez lui, faire de nous des citoyens de son royaume, celui de l’orgueil, qui est également le royaume de la souffrance éternelle. L’orgueil engendre la plus grande souffrance possible. Laquelle? Celle de la solitude absolue. Et le diable nous inspire par-là la désobéissance précise au commandement de Dieu: Tu aimeras le Seigneur Dieu de tout ton cœur et ton prochain comme toi-même. L’attaque du démon qui veut recruter des sujets de son royaume et disputer les âmes à Dieu, est continuelle. Si nous ne renions pas ces pensées, nous serons asservis au jugement d’autrui. Cette passion sera notre cage. Plus le diable trouve de complices, plus il croit devenir fort, finalement le roi du monde, pour détrôner le roi légitime, qui est le Seigneur de l’humilité, Père, Fils et saint Esprit.
L’arme absolue
Le Christ nous a donné cette arme : bénir ceux qui nous font du mal; prier pour ceux qui nous persécutent; bénir Dieu pour ses serviteurs que le Malin veut nous faire juger ; nous voir nous-mêmes condamnés par nos fautes, plutôt que de condamner les frères. Prions ainsi pour ceux que nous aurions la tentation de juger: « Gloire à toi, Seigneur, pour ton serviteur ou ta servante N…! Seigneur, gloire à toi! »
Le diviseur
Il faut savoir que le diable essaye surtout de nous séparer, non seulement des membres de la communauté, mais surtout de notre prêtre ou de notre évêque. Il nous montre en eux tout ce qui peut nous inspirer le jugement. Et, quand il nous aura dressés contre eux, il aura commencé à gagner, surtout si, en les jugeant, nous ne pouvons plus voir en eux la présence du Christ, et spécialement la grâce de la prêtrise ou de l’épiscopat. Combien d’hommes et de femmes ont été ainsi éloignés du Christ et de l’Église ! S’il nous est montré la faiblesse de nos frères et de nos pères, c’est le voile de la charité, de l’amour, qui doit tout recouvrir et nous inspirer d’intercéder pour eux afin que le Seigneur leur pardonne, les convertisse et les sauve. Cela encore dépend de notre propre repentir ; si nous n’avons pas le repentir, l’intercession pour autrui pourra devenir une forme larvée de l’orgueil et du jugement. C’est pourquoi il est recommandé de se confesser fréquemment, de reconnaître souvent devant Dieu que nous ne connaissons pas d’autre pécheur que nous-même, et acquérir ainsi la puissance de l’humilité !