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Dons d’organes : les chrétiens sont-ils réticents ?

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Le sang et la chair de Dieu

Le Christ a donné et donne son corps et son sang en boisson et en nourriture à ses disciples. Mais Il donne un sang absolument pur et une chair totalement sans péché. Il se transfuse ainsi à la personne, Il la vivifie et la sanctifie. Il l’assimile à lui-même. Il se donne lui-même. L’union est totale, sans pourtant la moindre confusion des personnes, divine et humaine.

L’homme machine ?

La transplantation des organes ne va pas de soi. Si l’on traite l’être humain comme une machine faite de pièces et de morceaux, donc un objet fait d’objets, les chrétiens sont réticents. L’anthropologie biblique réfute le mécanisme. L’incarnation du Fils de Dieu sanctifie le corps et l’âme de l’être humain : la sécularisation ou l’objectivation du corps sont très loin de cette réalité.

Disposition de soi ?

Mon corps n’est pas à moi : par le baptême, l’onction chrismale et l’eucharistie, il est au Christ et à son Eglise. Nous ne disposons ni de notre âme ni de notre corps ni de notre vie : c’est le Christ qui en dispose. Nous ne pouvons offrir un organe sans la bénédiction de l’Eglise, le Corps auquel appartient notre corps. Et pour recevoir un organe, c’est-à-dire intégrer dans le Corps du Christ les éléments d’un autre corps peut-être non baptisé, non croyant, ou soumis à des passions ou à des péchés que nous ne connaissons pas, il faut également la prière de l’Église, et sa bénédiction (évêque, père spirituel). Usant ainsi de ce qui est, non à moi, mais au Corps, le partage des organes ou du sang peut avoir alors une profondeur eucharistique.

Se purifier pour donner son sang ou ses organes

Les organes que nous recevons d’autrui, et ceux que nous voulons lui offrir, sont porteurs de mémoire. L’âme et le corps sont étroitement unis. Les péchés et les passions de l’une affectent l’autre. Mon sang n’est pas pur, ma chair n’est pas sans péché. La prière de David (Ps 50) exprime que, selon la foi biblique, le sang véhicule l’âme. Tout ce qui souille l’homme intérieur passe dans le sang.

Je me purifierai pour le frère souffrant, pour ne pas le charger de mes passions. Avant une transfusion ou une transplantation, qui aurait la bénédiction de l’Église, confessons nos péchés anciens et récents ; recevons-en l’absolution ; jeûnons sérieusement ; livrons-nous à la prière ; et participons pour nous-mêmes au sacrement de l’Huile : nous y assimilerons la santé corporelle et spirituelle du Christ présent en son Corps. Surtout, communions au corps très pur et au sang très précieux du Christ : le sang et les organes que nous offrirons eucharistiquement à notre frère seront remplis de ceux du Dieu Homme.

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