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Comment gérer l’absence des défunts ?

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Tisser des rapports nouveaux –

Après des années, le départ des êtres chers laisse une blessure toujours ouverte. Ne vous attendez pas à une cicatrisation ! La sagesse du Christ dans l’Église nous apprend plutôt à vivre avec nos défunts chéris d’une façon nouvelle, à tisser avec eux des rapports nouveaux, essentiellement fondés sur la foi et la prière. C’est ce que fait la plupart des chrétiens, notamment pendant le Carême, quand les offices pour les défunts sont presque hebdomadaires. Sachons également que la douleur fait partie de la relation.

La culpabilité

Elle est extrêmement fréquente. Presque toujours, les vivants se sentent privés de l’assurance du pardon de ceux qui sont partis. Ils se reprochent de n’avoir pas suffisamment aimé, d’avoir manqué de prévenance, d’avoir été égoïstes, de ne pas avoir répondu à l’attente du proche et de l’ami. Ils éprouvent le sentiment d’une dette d’amour insolvable; ou bien il leur manque cruellement d’avoir la certitude du pardon du défunt. Les remèdes à cette douleur ne sont pas nombreux.

La foi en Dieu

Ce qui peut d’abord nous aider, c’est incontestablement la foi en Dieu, plus précisément en Dieu fait homme, et en son message de miséricorde: croire que notre dieu est un dieu de miséricorde est le fondement de tout. A cet égard, nous pouvons tous les jours, et même plusieurs fois, réciter avec conviction le beau texte du Symbole de la Foi « Je crois en un seul Dieu ! ».

Le sacrement du pardon

Ensuite, comme nous ne pouvons pas nous pardonner à nous-mêmes, et que le défunt est parti avant d’avoir pu nous rassurer par son pardon, nous pouvons nous tourner vers le Christ dans le sacrement du pardon. Confessons les fautes que nous nous reprochons à l’égard du défunt, demandons l’absolution du Christ par le ministère de son Église, et écoutons le remède spirituel que le prêtre ou l’évêque voudra bien nous conseiller. Rendons grâce du pardon qui nous aura été accordé, par un office ou des prières correspondantes, par une offrande…

L’incessante douleur

Mais nous sentirons encore cette douleur tous les jours: pourquoi? Le pardon de Dieu est incontestable : nous croyons que la parole du Christ « tes péchés sont pardonnés » s’accomplit miraculeusement pour nous. Mais la douleur demeure : nous avons besoin de traiter l’homme intérieur à l’aide de la grâce du pardon qui nous a été donnée. Ceci se fait de plusieurs façons.

Le repentir

D’une part, cultivons le repentir, c’est-à-dire le souvenir de nos péchés même pardonnés: la douleur et les larmes du repentir, c’est-à-dire de la haine du péché que nous avons commis, nous lavent et nous purifient en profondeur. Le repentir nous conduit jusqu’au terme de cette haine du mal que nous avons fait – et qui est souvent le bien que nous n’avons pas fait ! L’homme est sauvé par l’horreur du péché associée à la folle espérance en la miséricorde divine.

S’adresser au défunt

D’autre part, essayons d’une prière très particulière: nous adresser au défunt en lui disant « pardonne-moi, N…, pardonne-moi! », et ceci très fréquemment, jusqu’à sentir de la paix dans notre cœur, ce qui ne devrait tarder: il est rare que les défunts refusent leur pardon à ceux qui sont restés sur terre. La plupart des défunts sont, comme le bon Larron, au Paradis, à attendre la résurrection finale et le Jugement. Seuls ceux qui sont dans un état intermédiaire, un enfer provisoire, torturés par leurs propres péchés et leurs passions, sont incapables de nous apporter la paix que nous attendons d’eux.

Solliciter encore le pardon divin

Enfin, nous pouvons avoir cette prière: « Pardonne-moi pour ta servante N…, Seigneur Jésus, pardonne-moi! », là encore jusqu’à goûter la paix. Nous avons, certes, été déliés de nos fautes dans le sacrement de l’absolution : mais souvent nous ne savourons pas encore la grâce du Consolateur, le saint Esprit. Cette prière peut nous ouvrir à la divine consolation.

L’attente de la Résurrection

Ces deux dernières prières seront reprises chaque fois que la douleur de notre cœur sera trop forte. Cela peut durer jusqu’à la fin de notre vie sur terre. Nous nous préparons ainsi à retrouver notre défunt bien-aimé; nous anticipons la Résurrection et le Jugement. Nous le disons dans le Symbole : « j’attends la résurrection des morts et la vie du siècle à venir ! » Toute prière chrétienne s’inscrit dans une dimension eschatologique…

(a.p. Marc-Antoine)
> icône de saint Dismas – le bon Larron
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