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Grave maladie : comment gérer l’épreuve ?

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Connaître ce qui nous reste à vivre –

« Fais-moi savoir la mesure de mes jours », prie le prophète David en son psaume 38. Beaucoup de saints ont fait au Seigneur la même demande. La révélation du terme de sa vie est une grâce de la part de Dieu. Au lieu d’être surprise par la mort sans avoir eu le temps de s’y préparer, la conscience de l’homme peut se construire en fonction d’une échéance relativement précise. Le Seigneur est le maître de la vie et de la mort et Il sait tout de nous : il peut nous faire la faveur de nous informer de ce qu’Il a prévu pour nous.

Une vocation

Cette révélation constitue une vocation, l’entrée dans une voie de sanctification. Nous pouvons le ressentir dans notre propre cœur. Un appel divin se présente souvent à l’homme, sans qu’il en soit toujours conscient, car tous les hommes ne connaissent pas Dieu: ils ne savent donc pas discerner son appel ni interpréter leur existence comme un itinéraire à évolution permanente. Pourtant, l’épreuve, qu’elle soit maladie ou autre circonstance pénible, est accompagnée d’un message divin : « suis-moi ! ».

L’appel du Seigneur

Pensons, non seulement à la grave maladie, mais aux accidentés de montagne ou de la route; aux personnes qui rencontrent un revers dans leur carrière professionnelle; à ceux dont la perte du conjoint bouleverse l’existence. Saint Jean Cassien parle des diverses façons dont le Seigneur appelle ses serviteurs à une vie plus consacrée. L’Esprit saint nous propose souvent une voie de sanctification et d’ascèse, c’est-à-dire d’exercice à l’amour pour le Père et pour le prochain.

Être disciple du Maître

Nous n’entrons pas tous au monastère pour autant; nous ne faisons pas de vœux particuliers; mais nous sentons à l’intérieur de nous-mêmes la liberté de répondre ou non à un appel, celui que le Père par son saint Esprit adresse à notre cœur: un appel à conformer notre vie à celle de son Fils, notre Maître et Seigneur. En effet, l’action de Dieu dans notre vie et dans le monde est toujours trinitaire.

La liberté de répondre

Si nous comprenons la situation de la sorte, notre mode de vie peut changer du tout au tout. Le Seigneur a un projet pour nous et nous pouvons y répondre. Il nous appelle, Il nous recrute, Il veut nous consacrer à une voie plus proche de sa volonté, Il nous invite à rejoindre le chœur de ses intimes. Nous avons la liberté de répondre à cet appel, avec enthousiasme – « voici je viens, je veux faire ta volonté! » (psaume 39) – avec tiédeur ou avec négligence; et nous avons la même liberté de faire la sourde oreille et de continuer à vivre comme auparavant en ne changeant rien à l’organisation de notre vie.

La sanctification de la vie

Selon le choix que nous faisons, nous pouvons donner la première place à notre Maître, pour le suivre en disciple, pour nous configurer à lui. Lisons tous les jours le saint Évangile et les psaumes ; appliquons-nous à la prière personnelle – prière du cœur ou prière avec les livres de prière – et surtout appliquons les commandements du Seigneur autour de nous, dans la communauté familiale, dans la Paroisse, parmi nos amis ou nos collègues de travail. Notre vie sera sanctifiée par la grâce du saint Esprit à la mesure de notre foi et de notre réponse à la vocation que le Seigneur nous a fait connaître.

Se concentrer sur l’essentiel

Pour cette raison, dans la grande maladie, nous avons tout avantage à gérer les distractions, à moins que ce ne soient des moments de partage avec autrui: le jeu, les sorties, certains spectacles, nourrissent l’amitié et la vie familiale. Mais fixons à cela une limite. L’usage du téléphone portable, par exemple, nous fait perdre un temps précieux, d’autant plus précieux que nous venons d’apprendre qu’il était plus limité que nous ne pensions ! Bornons-vous à une demi-heure chaque fois; attendons la fin de la matinée ou de l’après-midi pour allumer l’appareil.

Ressembler au Fils

Notre vie sera de plus en plus intéressante à mesure qu’elle se rapprochera de celle de notre Maître et Seigneur. La mort ne sera plus seulement une échéance : elle sera un projet. Il s’agit de nous conformer au Christ de façon naturelle puisque c’est à son image que nous avons été créés; nous ne faisons rien d’autre que tendre à lui ressembler!

(a.p. Marc-Antoine)
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