« Je suis la lumière du monde ; celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie.” (Jean 8, 12 – Évangile de la Fête)
Très-révérends et révérends Pères, Fidèles bien-aimés,
Nous célébrons en ce saint jour la Descente de l’Esprit Saint et la fondation de l’Église à Jérusalem. L’Esprit Saint, qui procède du Père (Jean 15, 26), l’un de la Sainte-Trinité, est envoyé, suite à l’Ascension au ciel du Christ-Seigneur, sur les saints Apôtres, donnant ainsi naissance à l’assemblée de ceux qui aimèrent la révélation du Dieu incarné, c’est-à-dire l’Église.
L’Esprit Saint apporte consolation aux âmes meurtries par le péché et la douleur, par le découragement et l’échec, Il visite et guérit nos infirmités. Il est Celui qui, dès les origines, donna la vie au monde, Celui qui fut envoyé dans le monde afin de renouveler en chaque personne l’image du Christ ressuscité, pour assouvir ainsi les âmes assoiffées d’amour et de Vie. Dans l’Église, la fondation de cette renaissance est posée par les saints Sacrements du Baptême, de la Chrismation et de la sainte Communion. De cette manière, par l’œuvre de la grâce de l’Esprit Saint, chaque baptisé devient temple de la Très-Sainte Trinité, porteur de la grâce et de l’amour divins. Sur lui se répandent alors les dons inestimables de l’Esprit : l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la foi, la mansuétude, la tempérance. » (Gal. 5, 22-23).
Fidèles bien-aimés,
La période que nous traversons actuellement est tout-à-fait singulière. Le calme qui, durant presque trois mois, a enveloppé notre monde, nous a soudain réouvert la voie vers la paix intérieure – si naturelle – dans laquelle il serait normal que nous demeurions en permanence. Il nous a procuré l’occasion de rencontrer à nouveau le Christ, Lui que nous oublions si souvent, que nous ignorons, que nous mettons entre les parenthèses de notre vie et de notre routine quotidienne ; de rencontrer le Christ, Lui que nous ne cherchons qu’à l’heure où survient la crise – le moment de vérité –, car Il sait guérir totalement nos blessures. Il sait guérir les cœurs meurtris, les âmes asservies et les familles brisées ; il sait procurer la paix ; Il sait assurer la sérénité ; il sait rebâtir ce qui a été mis en ruine, rendre la santé au malade, relever de sa chute celui qui est tombé, guérir l’incurable, pardonner l’impardonnable, justifier l’injustice et surtout, restaurer en l’homme l’image de Dieu, par la grâce de l’Esprit Saint qui aujourd’hui se renouvelle en nous.
Avec l’aide de Dieu, nos églises ont commencé à réouvrir, aussi pouvons-nous désormais recevoir à nouveau ce breuvage de vie que sont le saint Corps et le précieux Sang du Seigneur, véritable ferment d’immortalité dont nous avons été privés durant plus de deux mois.