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Le dimanche des Rameaux : Jean 12, 1-18

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Adhésion massive des Juifs –

L’évènement de ce jour atteste l’adhésion massive de son peuple à Jésus. Le mot foule est employé quatre fois : « une grande foule de Juif », « la foule nombreuse », « la foule qui était avec lui », « la foule vint à sa rencontre ». Le saint apôtre et évangéliste Jean souligne que cette foule se masse par curiosité à l’égard de l’évènement sensationnel du retour de Lazare à la vie, et par attrait pour la personne du Sauveur. La description réaliste des faits confirme la vérité historique : comme un seul homme, le peuple juif de Jérusalem a suivi le Seigneur Jésus.

Dangereuse globalisation

On ne peut donc opposer d’un côté Jésus et un petit groupe de parents, d’amis, de disciples, et de l’autre un peuple juif hostile à sa personne ; on ne peut opposer Jésus et les Juifs comme s’Il n’était pas Lui-même un Juif parmi d’autres. L’opposition, qui va se cristalliser en procès, vient, saint Jean nous le dit, des « grands prêtres ». La tentation de globalisation doit donc être écartée : historiquement, l’antithèse infantile d’un bon Jésus et des méchants Juifs a eu des conséquences ruineuses dans la conscience du peuple chrétien, inspirant notamment un antisémitisme culturel chez plusieurs peuples d’Europe. La célébration de l’entrée triomphale du Messie dans Sion, la cité de David, et l’accompagnement, jour après jour, pas à pas, en temps réel, du Sauveur dans sa Passion, fournissent ainsi l’occasion d’une purification de la conscience.

Pas de substitution

Nous sommes appelés à savourer l’unité profonde du Peuple de Dieu, de l’unique Israël et Église de Dieu, au lieu d’opposer ou de tenter de substituer celle-ci à celui-là. Une telle antithèse opère une fracture dans le Peuple de Dieu et méprise le fait que Jésus Lui-même s’est présenté comme Celui qui accomplit toute la tradition biblique. L’antisémitisme, ou l’anti-judaïsme, sous une forme ou une autre, sont spirituellement suicidaires pour les baptisés, puisqu’ils les coupent de leurs racines et de la possibilité même d’interpréter intelligemment le saint Évangile. Le Seigneur Jésus est le Roi d’Israël et le Messie et ce sont bien les Juifs de son peuple qui, dès le début, et notamment dès le glorieux jour de l’entrée à Jérusalem, l’ont confessé.

Jésus ne se réduit pas à une nation

Toutefois, Jésus ne peut être enfermé dans Jérusalem. Il est, certes, le Roi de la Ville qui est au centre du monde ; mais, justement, pour cette raison, Il est le Roi du monde. Il l’est, d’une part, en raison du fait que, se faisant chair et se faisant homme, Dieu le Verbe a assumé la totalité de la nature humaine ; Il l’est également parce que son exemple et son message sont les seuls à être indiscutablement universels ; Il est enfin le Roi de tous parce qu’Il infuse la résurrection dans le corps entier de l’humanité et de la création et envoie sur celles-ci l’Esprit du Père. À lui soit la gloire dans les siècles : Amen !

(Radio Notre-Dame, Lumière de l’Orthodoxie, dimanche 9 avril)

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