” Le Christ est ressuscité ! ”                  ” Le Christ est ressuscité ! ”            ” Le Christ est ressuscité ! ”            ” Le Christ est ressuscité ! ”            ” Le Christ est ressuscité ! ”              ” Le Christ est ressuscité ! ”            ” Le Christ est ressuscité ! ”            ” Le Christ est ressuscité ! ”              ” Le Christ est ressuscité ! ”       

Évangile du Triode : Matthieu 25, 31-46, le Jugement dernier

Le jugement dernier (XVième)

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Accompli/non-accompli –

L’évangile dit « de la fin des temps » est lu en ce dimanche de pré carême, c’est-à-dire, paradoxalement, au début des temps ! La pédagogie liturgique indique le terme dès le début, afin que l’on assume la tension eschatologique de l’existence ! Nous apprenons ainsi que toute notre vie, et toute la vie de l’humanité, sont orientées vers un jour ultime, « quand le Fils de l’Homme viendra dans sa gloire, escorté par tous les anges ». Le Symbole de la Foi ne dit rien d’autre, mais il le dit au présent : « et, de nouveau, Il vient, avec gloire, juger les vivants et les morts, et son règne n’aura pas de fin ! » Le Fils de l’Homme, Jésus Christ, à la fois vient et viendra : le jour du Seigneur est à la fois arrivé et à venir.

La Parousie

Chaque journée de notre vie s’inscrit dans ce jour déjà là, dans cette présence invisible du Verbe par le saint Esprit dans son monde, dans son peuple, l’Israël ancestral et renouvelé par lui, et dans toute l’humanité. Chaque jour anticipe au présent le jour qui vient ; le présent est rempli du futur ; tout est déjà là et tout s’accomplira. Cette « parousie » s’inscrit dans les fresques orthodoxes romanes ou byzantines comme confession de la foi. Nos églises iconographient le dogme et traduisent de façon impressionnante au tympan de leur portail ou dans les christs en gloire de leur sanctuaire ce qu’enseigne le Verbe incarné Lui-même en ce jour : Il viendra et Il est déjà venu, pour juger tous les hommes.

Le Salut universel

Notre époque n’aime pas trop cela ; elle n’aime pas l’idée d’un Dieu qui juge ; les chrétiens ont peut-être trop joué de la menace des châtiments ; on a peut-être abusé de façon terrifiante de la perspective d’un « tribunal redoutable du Christ », selon les termes de la divine liturgie. Pourtant, on ne saurait faire l’économie de cette fresque redoutable, ni mettre le Dieu de miséricorde en contradiction avec lui-même. Nous aimerions pouvoir croire que tous soient sauvés, le Seigneur fermant les yeux sur tous les actes qui nous ont éloignés de lui ou opposés clairement à sa volonté. Nous voudrions bien que la sainte et vivifiante Croix, dans sa puissance incompréhensible, ait déjà résolu définitivement la question de la rétribution des actes. Si le Christ a déjà payé pour nous, pour tous, qu’est-ce qui reste de la facture ?

Ceux qui ne font pas miséricorde

Toutes les dettes de l’humanité n’ont-elles pas été réglées par le grand Payeur ? Une réponse se trouve peut-être dans l’évangile du débiteur impitoyable (Mat 18, 25) : le maître a remis toute la dette mais son ancien débiteur ne veut pas faire de même ! Le Seigneur a fait miséricorde de façon totale ; Il a tout accompli. Mais ceux à qui Il a fait miséricorde ne se montrent pas tous miséricordieux ; pour cela, il y a, après celui de la Croix, un second et ultime jugement.

(Radio Notre-Dame, « Lumière de l’Orthodoxie », 23 février 2020)