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Evangile du 3ème dimanche de l’Avent (Luc 18, 18-27)

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La passion de l’immortalité –

Frères et Sœurs par la foi dans le Christ Sauveur, l’évangile de ce jour nous rappelle que les saints ont la passion de l’immortalité en Dieu. Ils savent « combien le Seigneur est bon ! », comme le dit le prophète David et cette bonté les fait s’approcher de Dieu et l’interroger, comme le fait le personnage de l’épisode historique rapporté dans cette parole. Les saints viennent vers le Seigneur, vers le Fils du Père, le Fils rempli de l’Esprit du Père, conçu humainement par l’Esprit et la bonté du Père, et veulent obtenir de lui les voies du Salut, les clefs de la vie éternelle. C’est cela qui nous anime, nous aussi, en ce temps de préparation de Noël, arrivés au troisième dimanche.

S’approprier la question

La question de ce personnage anonyme est la nôtre : comment, en ce temps où gagnent l’obscurité et la mort cosmiques, quand les graines et les plantes ensevelies attendent la lumière et la vie, comment travailler à la vie éternelle, comment activer l’éternité dans la mortalité, comment faire triompher la vie dans la mort, ou comment faire de la vie et de la lumière l’endroit de la mort et de l’ombre ? À cette interrogation passionnée des baptisés et des saints, la réponse est une invitation à entrer dans la vie : « viens ; suis-moi ! » « Suis-moi » dans le bonheur de cette vie, où nous partagerons bientôt avec nos proches de bons moments de fête ; « suis-moi » dans les âges de la vie, dans l’enfance, l’adolescence et la maturité des sages ; « suis-moi » depuis la vie de cette vie jusque dans la vie où Moi, ton Seigneur et ton Dieu, Moi, Adonaï, Moi, qui vais ressusciter, Je vis, Je suis, Je règne, Je triomphe et Je siège à la droite du Père.

Adonaï

Le Seigneur Jésus, qui n’est autre que Celui qui parla à Moïse dans le désert depuis le buisson ardent, invite chacun à passer de la vie à la vie. Et le temps que nous traversons, ce beau carême de la Nativité, constitue l’itinéraire dans lequel nous répondons à l’invitation de celui qui dit « Je suis ! » Les deux paroles du Verbe sont à méditer pendant cette quarantaine bien entamée. La première est une affirmation : Dieu est bon ! La deuxième est une invitation : Viens… suis-moi ! Ces paroles résonnent dans notre conscience quand plusieurs parmi nous et nos proches vivent dans l’appréhension des temps qui viennent, des crises politiques, cosmiques et économiques. Elles retentissent dans le désert d’un monde qui croise Dieu tous les jours sans le reconnaître, et qui ne sait pas faire ce que fait le notable de ce dimanche : aller scruter la Parole pour connaître les chemins de la connaissance suprême, celle qui sanctifie l’homme, celle qui, plutôt que les sornettes d’un prétendu trans humanisme, promet la transfiguration, la déification et l’immortalité. « Viens… suis-moi » et Je ferai de toi un dieu après Dieu, un fils après le Fils unique, Je te donnerai les clefs du Royaume.

 

Passion du Royaume

Le temps qui conduit à glorifier la Nativité est celui où sont glorifiées la générosité des riches et la pauvreté des pauvres. Marcher à la suite du Verbe Lumière ; suivre le Maître de Nazareth qui autrefois parla à Moïse dans le désert, c’est emprunter les chemins qui conduisent au Royaume. Les saints ont la passion de l’immortalité ; ils ont également la passion du Royaume, ce mode de vie divin, inconditionné, sans pouvoir, gouverné par le seul amour, par l’indicible effacement de chaque personne devant ou derrière l’autre, par l’innocence absolue, par le joyeux don de soi par tendresse pour autrui. « Viens… suis-moi », et Je te donnerai la joie que personne ne pourra te dérober. « Viens… suis-moi » et Je ferai de toi un citoyen de mon Royaume éternel.

(a.p. M.-A. Costa, radio Notre-Dame, « Lumière de l’Orthodoxie », 28.11.21)
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