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Évangile du 21ème dimanche après la Croix : Matthieu 25, 14-30

talentos

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Au miroir de la parabole –

Comme nous le disions dimanche dernier, ce temps liturgique plus long que d’habitude qui nous prépare à entrer dans le Carême est favorable à quelques avertissements constructifs que nous adresse le Seigneur. Regardons notre propre vie au miroir de cette parabole. Quels sont ces talents ? Qu’est-ce que les faire fructifier ? Qu’est-ce au contraire que les enterrer peureusement ? Le talent est dans l’Antiquité une monnaie de grande valeur.

Placer son argent

Nous comprenons tous, dans la civilisation matérialiste qui est la nôtre, ce que veut dire un placement ou un investissement qui rapporte. Nous sommes immergés dans cette thématique de profit et le Christ, avec cette parabole, parle la langue de notre temps ! Nous savons qu’une somme d’argent qu’on n’investit pas se dévalue, à moins qu’elle ne nous soit dérobée par une des ruses dont disposent certains de nos habiles contemporains. Nous savons que le meilleur moyen de préserver son argent est de l’investir pour le faire rapporter – et nous espérons bien faire de bonnes affaires.

Argent et grâce

L’argent est souvent la métaphore de la grâce, dans les Écritures comme chez certains Pères plus proches de nous comme saint Séraphin. La grâce du saint baptême, celle des divers sacrements intérieurs à la vie de l’Église, celle que nous recevons dans la prière, il est de notre liberté de la faire fructifier, de la dilapider ou de la gâcher en n’en faisant rien. Le saint Carême approche : l’Esprit saint nous indique que notre programme sera le profit charismatique ! Mais la grâce n’est pas quantitative puisqu’elle est incréée. Dieu ne fait pas nombre et les énergies divines issues de lui ne sont ni dénombrables, ni mesurables, ni évaluables au poids, au contraire de l’argent ou de l’or.

La productivité charismatique

Pourtant il s’agit bien de faire fructifier les dons reçus du Père céleste, Source de tout bien. L’exemple de la lumière, de la chaleur ou de la fraîcheur ne nous servirait à rien : ce sont des énergies créées, soumises au changement, à l’augmentation et à la diminution. Ce n’est donc pas la grâce incréée qui pourrait augmenter ou diminuer et qui en réalité ne le fait pas : ce sont les fruits qu’elle porte qui peuvent être plus ou moins nombreux. Par exemple, je peux investir dans la prière la grâce de la foi que j’ai reçue et allonger ou réduire le temps de prière ; je peux la consacrer au service du prochain et produire toutes sortes d’aide et d’encouragement.

Les fruits de la grâce

En somme, ce n’est pas la grâce elle-même que l’on fait croître : ce sont les fruits qu’elle porte dans notre vie et autour de nous qui peuvent se multiplier. Et il est vrai que, si nous ne faisons rien des charismes que nous donne le Père, ces dons incréés sont privés des fruits qu’ils pourraient produire. Ils restent ce qu’ils sont, nous pouvons les rendre à notre Maître comme il nous les a donnés, ni plus ni moins, mais ils n’auront pas fleuri dans la joie, dans la beauté, dans la bonté, et dans l’humanité. Ils n’auront pas exercé leur puissance créatrice d’énergies divines. Ils n’auront rien fait pour la transfiguration de notre vie et du monde. Restés cachés dans les replis de notre négligence et de notre paresse, ils n’auront pas rayonné la lumière dont ils sont porteurs. Le Seigneur envoie son Esprit sur ceux qui mettent leur foi en lui pour que les dons de cet Esprit nous transforment en ses fils et ses filles ; le but du Père est de s’affilier les disciples de son Fils et d’en faire des frères de ce Fils par l’Esprit. Le péché d’improductivité fait échec au plan paternel du Seigneur.

L’action de grâce profite

Or, une bonne façon de faire profiter les dons que le Père nous fait par son Esprit, c’est de « rendre grâce », c’est-à-dire d’investir ces dons dans la louange. Ce retour de la grâce vers sa source paternelle produit un impressionnant dégagement de joie et d’évidence intérieure, commencement de l’état de fils. Pour cette raison la prière principale des chrétiens, la divine Liturgie, est l’action de grâce : ceux qui s’impliquent alors dans la louange connaissent une lumière particulière et une consolation inattendue. C’est donc par cette perspective que le saint Esprit nous prépare au saint Carême !

(a.p. Marc-Antoine, « Lumières de l’Orthodoxe », radio Notre-Dame, 11.02.24).
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