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Le Paralytique (Marc 2, 1-12) : pourquoi en Carême ?

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L’Histoire

La sainte Écriture rapporte les actes ou gestes divins (Ps 45, 9) qui ont tous pour but le salut de l’être humain et sa participation en plénitude à la joie et à la vie éternelle en Dieu (Jean 17, 13). L’épisode rapporte un fait réel, attesté par une foule de témoins et situé dans une ville connue : Capharnaüm (« ville du consolé ») en Galilée, « ville de Jésus » (Matt 9, 1). Quantité de détails concrets permettent de se représenter les faits.

L’allégorie

Les quatre porteurs peuvent figurer les quatre dizaines de la quarantaine pascale : au terme du Carême (temps traditionnel du catéchuménat), l’être humain peut aspirer à la rémission de tous ses péchés, par le saint baptême ou par l’absolution, qui renouvelle celui-ci. Ils sont également les quatre outils du Carême : l’aumône, le jeûne, la prière et la veille ; ou les composés de l’homme : l’âme passible, la volonté, l’intelligence et le cœur… ; ou encore : le corps, l’âme passible, l’intellect et l’ « esprit » (cf. archimandrite Placide : Corps, âme, esprit, Paris, 2004). Ils figurent les quatre péchés : oisiveté, découragement, domination et parole facile ; et les quatre vertus : pureté, humilité, patience et charité (prière de st Éphrem le Syrien). Qu’est-ce qui anime ces quatre porteurs ? – le désir de guérison du corps et de l’âme, à savoir le repentir. Quelle est la maison ? – l’Église. Pourquoi faut-il entrer par le haut, en découvrant le toit ? Elle est la demeure terrestre de Dieu, où s’accomplissent les sacrements divins. Mais le Seigneur habite également les hauteurs : l’Église est à la fois céleste et terrestre. Le paralytique ? – l’homme pécheur, paralysé pour faire le bien et accomplir les commandements divins.

Sens mystique

En vue du salut, les quatre amis nous font sortir de la foule, par la relation personnelle avec le Seigneur Jésus, qui dit « tu » à son serviteur. Le pardon personnel qui remet la dette insolvable, celle de l’accomplissement de tous les commandements, révèle au croyant de façon intime la miséricorde divine. Nombreux sont les passages du saint Évangile où tout aboutit à une telle communion personnelle avec la Personne du Créateur : ils annoncent la possibilité d’une connaissance réelle de Dieu, ou théologie mystique. Déjà dans son psaume (34, 3), David écrit : « Seigneur, dis à mon âme : Je suis, Moi, ton salut ! » Le miracle de la conversion et du pardon permet à l’être humain de « porter son grabat », c’est-à-dire d’assumer en responsable son existence telle que le Seigneur la lui a donnée. Telle est la divine « consolation ».

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