Unité trinitaire de l’Eglise –
« Existence à l’image de la sainte Trinité, l’Eglise présente également dans son être le caractère antinomique de l’identité et de la diversité simultanées. A l’instar de l’Etre divin, où l’on distingue trois moments : la Personne, l’Essence et l’Energie, nous voyons dans l’Eglise les personnes, la nature et les actes, lesquels, dans l’ultime accomplissement de l’être humain, doivent devenir identiques. De même que dans la Trinité chaque hypostase est porteuse de la plénitude absolue de l’Etre divin, ainsi, dans notre existence humaine, chaque hypostase doit, dans sa réalisation suprême, devenir porteuse de toute la plénitude divino-humaine, condition sine qua non de l’unité à l’image de la sainte Trinité. Car si l’identité n’est pas complète, l’unité restera, elle aussi, incomplète […].
Liberté de l’unité
« On peut dire que par l’Incarnation, par la mort sur le Golgotha, par la Résurrection d’entre les morts, par l’Ascension de la nature humaine jusqu’à son égalité avec le Père et par la descente du Saint-Esprit, Dieu a absolument tout accompli pour notre salut. Et si, dans l’histoire du monde, l’unité reste non réalisée, cela n’est que la conséquence de la résistance des hommes à l’amour du Christ. L’unité ne peut se réaliser que par les efforts des hommes eux-mêmes, car l’amour ne peut pas être imposé de l’extérieur.
La participation humaine
Comme le dit saint Maxime le Confesseur (Centuries sur la charité, III, 25 et 27), quand Dieu amena les êtres raisonnables à l’existence, Il leur départit quatre attributs divins : l’existence et l’être éternel, la bonté et la sagesse. De ces qualités, les deux premières ont été simplement données par Dieu à la nature raisonnable ; tandis que les deux autres – la bonté et la sagesse – dépendent de la volonté humaine, afin que, ce qu’Il est lui-même par Essence, sa créature le devienne par participation. L’existence ou la non-existence dépendent de leur Auteur, mais la participation à la bonté et à la sagesse divines dépendent, non seulement de Dieu, mais aussi de la volonté de l’homme ».
(archimandrite Sophrony, La félicité de connaître la Voie)