« Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                    « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »              « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! » 

L’Église et la culture

violon

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« Pour l’amour de la Beauté » –

Du 14 au 17 mai, a eu lieu la cinquième édition du festival d’art, de culture et de théologie, organisé par la Métropole orthodoxe roumaine. Chaque année, en effet, le département culturel de ce diocèse invite des artistes et des penseurs pour des expositions de photographies, de peintures ou de sculptures, ou encore d’objets d’art populaire ; des conférences relatives à l’anthropologie et à la culture ; des concerts de musique classique ou populaire ; des danses traditionnelles… Un thème relie ces diverses manifestations, par exemple le mariage ou la relation à la mort. Au festival « Pour l’amour de la Beauté », on précise toujours qu’il s’agit de la beauté spirituelle ou divine et de la façon dont elle se réfracte dans la culture et dans les arts.

La beauté de Dieu

Dieu est la source de tout bien, de tout ce qui est bon, beau, et sage. Mais, le bien, comme le beau, peut être déformé par le péché – convoitise, amour égoïste de soi, utilitarisme, et autres  passions redoutables.  La « beauté » serait une abstraction ; mais, pour les chrétiens, elle irradie des personnes, celle de Dieu, des anges, et des hommes. La beauté de la création elle-même est enracinée dans celle de Quelqu’un, le Verbe, « le plus beau des fils d’Adam » (ps. 44, 3) manifesté dans ses œuvres ; de même, la beauté d’une œuvre d’art indique la personne qui en est la source – source seconde, car la source première de toute beauté est la Divinité… Beauté de l’être humain est la lumière du sceau de l’image divine en lui et, encore plus, l’éclat de la ressemblance, chez les saints en qui l’humain est transfiguré.

Le Christ norme de la culture

L’Église est un foyer pour la culture universelle, pour la quête de vérité, parce qu’elle porte le Dieu Homme. En elle s’épanouit l’humanité, non pas réduite à elle-même, mais unie à son archétype divin, le Fils unique et Verbe de Dieu. Le patrimoine liturgique, les sacrements, sont les ferments de la culture parce qu’ils sont les canaux par lesquels agit le Dieu incarné. Les valeurs qui émergent de l’Église sont les fruits de la vie dans le Christ. La vie liturgique propose un type artistique, une norme esthétique unique. Les sens, les désirs, les sentiments, les pensées y sont profondément modifiés. Les saints « canons » sont des mesures données à l’artiste, au poète, au philosophe, au savant, en cohérence avec la mesure parfaite contemplée dans le Christ. Le canon de la beauté est, non plus le nombre d’or, mais cette proportion parfaite manifestée par Dieu fait Homme ; cette proportion est au-dessus de tout nombre. L’icône est la référence, par l’équilibre ou plutôt l’interpénétration du divin et de l’humain : transfiguration des sensations, transparence du visible à l’invisible prolongées dans l’après liturgie, la structure sacramentelle du quotidien. Saint Pacôme dit : « Si tu vois un homme pur et humble, c’est une grande vision. Quoi de plus grand en effet que de voir Dieu invisible dans un homme visible, temple de Dieu ? »

Les traditions populaires

La culture non liturgique prolonge celle de l’Église. Souvent elle lui apporte ses propositions. En tout cas, elle a son autonomie, sa liberté dans la cohérence toutefois avec le message évangélique. Les traditions populaires de Roumanie, et de chaque pays où l’Évangile a été apporté, sont pleines de créativité, quelquefois en parallèle avec le vécu ecclésial, jamais en opposition, puisque ce sont les membres du Christ qui dansent, qui chantent, qui jouent, qui se marient ou que l’on inhume dans les villages. L’Église n’a pas détruit la tradition rurale si proche du ressenti cosmique : elle l’a convertie, sanctifiée et orientée vers le Créateur. En contexte urbain, la mission du Corps du Christ reste une vocation culturelle. Loin d’éteindre l’Esprit, elle encourage la prolifération des dons, la conversion des passions en passion pour Dieu et pour le prochain. Comme l’a montré souvent le théologien roumain Dumitru Stàniloae, l’Église promeut une culture eucharistique où, l’ayant transformé par le travail, l’on offre à Dieu ce qui vient de lui, pour qu’Il nous le rende marqué de son sceau (Radio Notre-Dame 17 mai 2015).

Transfiguration

L’apport de l’Église à la culture vient, non du fait qu’elle diffuse des idées ou des valeurs, comme le ferait un mouvement philosophique, mais du fait de son activité de transformation. Dans la vie sacramentelle et liturgique, ainsi que dans la vie ascétique et mystique, a lieu une transformation de l’homme, de sa condition et de ses offrandes. L’Église n’apporte pas des idées nouvelles concernant la vie et la mort : mais en elle, par l’Esprit saint, le Christ transfigure la vie biologique en vie éternelle, et la mort elle-même en vie. Le Christ dans l’Église transforme tout en lui-même, c’est pourquoi Il dit : « Ceci est mon corps ; ceci est mon sang ». L’Église est un foyer de culture parce qu’en elle a lieu cette transmutation. C’est pourquoi on bénit l’eau, la terre, l’huile, les fruits ; on offre les prénoms des vivants et des défunts ; on intercède pour les grands évènements du pays. L’homme nouveau, né en elle et en chaque personne agrégée en elle par le baptême et tous les sacrements, porte une culture nouvelle. Celle-ci doit produire ces fruits, non seulement dans l’Église elle-même, mais dans le monde.