Quelles que soient les formes de pouvoir qui s’exercent dans ce monde, la conscience chrétienne témoigne d’un charisme de vigilance. Deux exemples récents le montrent.
L’ACAT veille –
« Humains, magazine chrétien des droits de l’homme » publié par l’ACAT, dans le numéro 17, septembre-octobre 2020, maintient la pression pour l’abolition de la peine de mort. Dans la même publication, on s’interroge sur la « déontologie policière ». Et, dans l’éditorial, on lit, à propos de de la république démocratique du Congo : « Nombre de bourreaux d’hier occupent aujourd’hui de hautes fonctions étatiques. Cette situation… fait inévitablement penser au vibrant appel du prophète Habacuc, il y a plus de vingt-cinq siècles : ‘Quand un méchant peut garroter le juste, alors, le droit qui vient au jour est perverti’. Alors, combien de temps faudra-t-il pour que les instances internationales se saisissent véritablement de ces questions ? Combien de temps encore les victimes de violences seront-elles réduites au silence car leurs tortionnaires sont au pouvoir ? » La conscience chrétienne dénonce l’injustice, elle ne se contente pas d’annoncer la justice…
Défense de la liberté de culte
Dans un autre ordre d’idée, en lien avec la liberté religieuse, a été conçu un Recours en référé-liberté devant le Conseil d’État. La liberté de conscience et de parole existe. Le deuxième processus de confinement blesse à nouveau et plus profondément la vie de nos paroisses. Le fondement de l’Église est la vie sacramentelle dans laquelle le Christ se rend présent par l’Esprit saint. Priver les paroisses de célébrer normalement le culte évangélique et priver les fidèles de la sainte communion affaiblit au-delà de ce qu’on peut mesurer la communauté des baptisés. De jeunes chrétiens, étudiants catholiques-romains, l’une en histoire à Toulouse, l’autre en droit à Paris, montrent qu’on peut ne pas être manœuvré si facilement. Voici leur témoignage et, plus bas, le lien vers la pétition qu’ils ont créée.
« Nous sommes étudiants et pour nous, notre foi est au cœur de notre vie ; c’est un pilier essentiel. Lors du confinement du printemps, nous avons souffert de l’interdiction de la célébration de la messe. Certes les églises étaient ouvertes, mais ce sont des lieux de vie. Et sans la célébration de la messe, nos églises ne sont plus les mêmes… et nous non plus. Vivre le carême et fêter Pâques, la résurrection du Christ, confinés a été dur.
Alors, avec ce deuxième confinement, qui est différent à bien des égards, il nous semble important de réagir à une nouvelle interdiction de la célébration de la messe. Nous savons être responsables. Nous respectons le confinement et continuerons à le faire. Mais nous souhaitons que notre liberté de croire, notre liberté de vivre notre foi soit réaffirmée. Nous avions pris cette initiative dès mercredi soir. Et l’attentat tragique de Nice, qui a bouleversé chacun d’entre nous, vient renforcer encore notre soif de laisser nos églises ouvertes et vivantes pour permettre à tous les chrétiens et à toutes les personnes de bonne volonté de venir y trouver un appui précieux pendant ce confinement. Voilà notre espérance.
Geneviève et Jean-Benoît »
>Lien vers la pétition : https://www.pourlamesse.fr/