Biographie…
Monseigneur Adrian (Hritcu) s’est endormi dans le Seigneur samedi 23 février dernier, lendemain de son anniversaire de naissance en ce monde : puisse son repos être une naissance auprès du Seigneur ! Originaire de la région de Botosani en Bucovine, il devint prêtre puis évêque dans les circonstances historiques de persécution qu’il fut donné à la Roumanie et à son Église ancestrale de traverser avec foi. Il avait complété ses études à Fribourg et à Bossey en Suisse, aussi parlait-il très couramment le français. Il fut l’archevêque de l’Archevêché Orthodoxe Roumain d’Europe Occidentale de 1982 à 1992, date à laquelle il souhaita prendre sa retraite en France.
Le dévouement
Nous rendons hommage à sa présence discrète et modeste pendant ces dix années. Il voyageait en Europe pour rendre visite aux diverses paroisses roumaines et ne mesurait pas la fatigue pour encourager des communautés quelquefois très isolées. Les Orthodoxes français qui l’ont connu ont apprécié sa gentillesse, sa simplicité, son caractère affectueux et ouvert pour la conversation et l’échange. Certains d’entre nous avaient fait avec plaisir le voyage à un Congrès de la Fraternité Orthodoxe en Europe occidentale qui eut lieu à Blankenberg, et l’avaient ainsi mieux connu.
Le célébrant
Monseigneur Adrian nous a souvent montré l’exemple d’une célébration liturgique très souple, donnant l’impression d’improviser alors qu’il connaissait aussi bien que possible le tipikon. L’assister dans le service liturgique était agréable et on apprenait toujours de lui, sur le mode aimable, familier et fraternel. Il chantait d’une remarquable voix de ténor léger et connaissait des quantités de chants liturgiques ou populaires roumains.
Le père spirituel
Ces dernières années, le hiérarque, fatigué par une santé précaire, participait toutefois à la vie de la Métropole roumaine chaque fois qu’il pouvait répondre à une invitation. Des prêtres français allaient souvent le trouver dans son modeste appartement parisien pour lui demander conseil pour la vie liturgique, des cas pastoraux ou la prière. Plusieurs regrettent de ne pas avoir eu la sagesse d’aller plus fréquemment jouir auprès de lui de son expérience. Il était surtout un moine, fréquentant les monastères depuis l’enfance ; son comportement était significatif de l’obéissance spirituelle qui est un des fondements de l’Église chrétienne. Que le Seigneur veuille nous rappeler son exemple de simplicité et nous pardonner si nous ne l’avons pas suffisamment honoré de son vivant…
« Le serviteur que Tu as choisi et qu’à la terre Tu as arraché, juge-le digne de goûter dans le saint Royaume des cieux, Ami des hommes, l’allégresse et la joie, sans tenir compte des péchés de son âme, en ta bonté » (Funérailles d’un hiérarque).