Universalité de l’Orthodoxie –
En ce deuxième dimanche après la Pentecôte, nous faisons mémoire de l’appel des premiers disciples et apôtres ainsi que des saints qui ont illustré la vraie foi dans chacun des pays dont nous venons et de ceux où nous vivons. Nous rendons hommage à tous les saints de Roumanie ainsi que de France, car, pendant le premier millénaire, les chrétiens d’Occident ont vécu dans la vraie foi. Face à l’hérésie arienne, de grands évêques orthodoxes comme Hilaire de Poitiers ou Martin de Tours ont confessé la foi des conciles œcuméniques.
Les saints martyrs
Dans ces mêmes régions devenues plus tard la France, de nombreux chrétiens ont donné leur vie pour le Christ, persécutés par le pouvoir politique, qui réclamait qu’un culte soit rendu à l’empereur. Les martyrs de Lyon, notamment, avec l’évêque Pothin et la jeune Blandine, ont illustré ce que dit l’évangile de ce jour : « traduits devant des gouverneurs et des rois », Ils leur ont apporté le témoignage des disciples du Ressuscité. Deux charismes du saint Esprit, deux fruits de la sainte Pentecôte, sont ainsi magnifiés : le charisme apostolique et celui du martyre.
Le développement de l’Église
Ainsi se développe l’Église du Christ depuis la Descente de l’Esprit. Elle annonce les faits historiques du Salut, elle fait connaître le Christ et son Évangile, et elle suscite des personnes courageuses, qui préfèrent à tout le Christ, son exemple et son message. L’Église, une et unique par la foi, catholique parce qu’elle assume la plénitude de la tradition du Seigneur Jésus, est sainte et apostolique par ses membres qui, de génération en génération, témoignent par leur parole et par leur vie. Les apôtres, comme le Christ fut conduit au désert par l’Esprit, ont été propulsés par le même Esprit dans le désert du monde et de ses cultures variées, pour y mener de façon victorieuse le combat ascétique contre les démons et tous les agents de mort.
La vocation des nations
Dans toutes les nations la tradition apostolique s’est implantée tôt ou tard et a été assimilée dans la langue et dans les coutumes locales. Les peuples de la future Roumanie et de la future France ont en commun d’avoir reçu le témoignage évangélique du vivant même de ces appelés que nomme l’évangile de ce dimanche. Les Roumains ont été évangélisés par le saint apôtre André, le Premier-appelé, et les Français par une femme apôtre, Marie Madeleine, justement nommée Égale-aux-apôtres. D’autres peuples n’ont reçu l’annonce de la résurrection que plusieurs siècles plus tard, mais c’était le même message porté par la même grâce apostolique. La coïncidence entre le charisme apostolique et celui de la sainteté martyre sert de fondement solide à la vie ecclésiale et produit dans chaque lieu des formes originales de vie chrétienne. Dans son unité évangélique même, le culte a connu des richesses liturgiques multiples et variées, soulignant par la diversité des rites l’unité profonde de la tradition apostolique et patristique. Et nous, aujourd’hui, nous vivons de la même grâce, là où le Seigneur nous a envoyés ou fait naître, pleinement conscients de son héritage et de sa promesse pour les temps actuels ou nouveaux – grâce par laquelle, l’Église est à l’avant de l’Histoire.