« Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                    « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »              « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! » 

La paternité dans l’Église

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La succession apostolique –

Cette paternité s’exprime de plusieurs façons. D’abord, par la succession apostolique, par l’épiscopat, comme par une donnée permanente, objective, non seulement juridique mais aussi elle-même charismatique : c’est la grâce de l’Esprit saint qui est donnée à l’évêque par l’imposition des mains et par la prière de trois évêques. Ensuite, cette paternité s’exprime de façon différente à l’intérieur de l’Église chez des personnes qui ne sont pas ordonnées. Les Anciens, dont on peut lire les enseignements et qui ont vécu en Égypte et en Palestine, ne sont pas des prêtres pour la plupart. Le Père spirituel de saint Syméon le Nouveau Théologien, Syméon l’Ancien, n’était pas prêtre. Mais en eux la paternité de Dieu se manifestait.

La Tradition

Cette paternité constitue la Tradition. À la lettre, ce terme signifie « transmission ». Celui qui vient avec une disposition de fils, pour recevoir et non pour prendre, vient pour qu’on lui transmette la révélation et la vie dans l’Esprit saint.

Si cet accord des « deux ou trois réunis au Nom du Christ » subsiste, et il ne peut subsister que par l’Esprit saint, alors la paternité de Dieu se manifeste dans l’Église. Et elle se manifeste par des charismes plus ou moins prononcés qui n’appartiennent pas de façon exclusive à la hiérarchie, même si cette dernière, comme une icône, exprime cette paternité. Il n’y a qu’une paternité, celle du Seigneur, et elle se manifeste dans l’Église à travers des personnes qu’Il choisit. Le premier en qui le Père a manifesté sa paternité c’est le Christ, son « Fils bien aimé ». Quand l’apôtre Philippe dit au Christ : « Montre nous le Père et cela nous suffira » (Jean 14,8), le Christ dit : « Qui m’a vu, a vu le Père ».

Le Fils unique engendré

Le premier en qui la paternité de Dieu s’est manifestée, c’est le Fils. Le premier en qui la paternité de Dieu est communiquée, c’est l’Esprit. Constamment, l’Esprit soufflant dans l’Église, communique cette paternité aux saints que sont les baptisés et en qui prend forme le Christ, le Fils de Dieu ; Il engendre les saints à cette vie nouvelle qui consiste à prendre la forme du Fils du Dieu vivant, la forme de l’image parfaite du Père céleste. Ainsi les saints, devenant dans l’Église et dans le monde tout ressemblants au Christ, deviennent par là même des icônes vivantes du Père. Ce sont ceux-là, hommes et femmes, que nous appelons nos « pères dans la foi », « pères porteurs de Dieu » (théophores), « porteurs de l’Esprit » (pneumatophores), sources secondes de l’Esprit pour nous aujourd’hui (cf. Jean 4,14).

Paternité et prière

On ne peut se passer de cette dimension fondamentale pour faire l’expérience de la prière véritable. La vie dans la Tradition est cette continuelle fécondation de l’humanité par le Père qui envoie son Esprit et son Verbe. C’est pourquoi, chaque fois qu’il y a un être quelque part sur la terre qui est sensible à la Parole de Dieu, qui est sensible à cette puissance de l’Esprit, qui accepte de recevoir cette Parole, cette semence de révélation, qui accepte d’être fécondé par le Père, il peut  à son tour devenir signe du Père, en se montrant fils, don de paternité parmi les hommes.

Saint Paul

Nos pères dans la foi – certains reposent dans le Seigneur et d’autres vivent de nos jours – sont des pères au sens où il y a en eux la puissance divine, le charisme de l’Esprit saint qui a sa source dans le Père, et la faculté de transmettre à d’autres ce qu’ils ont, de partager leur vie, de donner la vie à d’autres qu’eux-mêmes. Saint Paul, qui a été un tel père, écrit à des fidèles qu’il souhaite partager avec eux la grâce qui est en lui (Thessaloniciens 1,8). Saint Paul a, en tant que pasteur, apôtre, ancêtre de l’épiscopat, une conscience extraordinaire, qui n’est pas de l’orgueil, de sa paternité, ou plutôt de la paternité de Dieu en lui. Quand il dit : mon désir est de partager avec vous la grâce qui est en moi, il définit exactement  ce qu’ont été par la suite les Pères de l’Église, connus ou non. Nos pères dans la foi connaissaient cette souffrance aiguë de ne pouvoir toujours partager complètement cette grâce qui est en eux. C’est cela qui fait l’urgence de parler, d’écrire, de se donner, de consacrer sa vie à Dieu pour autrui : c’est pour pouvoir donner ce qui est en eux et qui vient de Dieu. Pour cette raison-là, la Tradition reste vivante, et seulement ainsi. Elle a été transmise par des gens qui étaient eux même vivants dans le Christ, vivifiés par l’Esprit.

L’ordre charismatique de la Tradition

Nous disons souvent cette prière : « Par les prières de nos saints Pères, Seigneur Jésus Christ notre Dieu, aie pitié de nous et sauve nous ! ». Il y a là l’idée que, si nous sommes chrétiens aujourd’hui, ce n’est pas seulement parce que Dieu nous a appelés personnellement par son Verbe et son Esprit, mais c’est également parce que d’autres croyants nous ont transmis cette puissance du Père. C’est d’ordre charismatique et non d’ordre juridique ou suivant une institution purement humaine, et figée. Du reste, dès que cette paternité de Dieu est mise entre parenthèses, l’Église devient une organisation administrative qui ne vivifie plus. Grâce à Dieu, jusqu’à nos jours, l’Église, malgré tant de difficultés, a été préservée de l’invasion définitive de ce mal et est restée vivante. Les portes de l’enfer n’ont pas prévalu contre elle.

(Prie comme tu respires – Editions Apostolia)