« Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                    « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »              « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! » 

Les dix lépreux : Luc 17, 12-19.

10-lepreux

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La dîme des baptisés –

« Les neuf autres, où sont-ils ? » – c’est avec cette parole que Jésus aujourd’hui nous provoque, peu de temps après avoir fondé parmi les hommes le saint et grand mystère du baptême dans l’Esprit. « Les dix n’ont-ils pas été purifiés ? », n’ont-ils pas été baptisés et lavés par le Christ de l’impureté de leur âme et de leur corps, guéris de la lèpre de l’ignorance de Dieu, rendus à une peau d’enfant par la jouvence de l’Esprit ? Dix pour cent – un dixième – des baptisés, des chrétiens, un fils né de l’Esprit sur dix, revient vers celui qui l’a fait naître de l’eau et de l’Esprit, qui a fait de lui un fils de Dieu, un « engendré de Dieu », selon saint Jean en son prologue : statistique alarmante…

L’ingratitude

Que sont devenus tous ces bébés, ces enfants, ces jeunes, ces adultes qui ont été baptisés dans nos églises paroissiales ? Que font-ils, le dimanche, ou n’importe quel jour de la semaine, alors que le Seigneur Jésus les attend ? Qu’ont-ils trouvé, quelle émission, quel match, quelle réunion sans Dieu, quelle distraction, quel club, quel sport, plus captivants que le Seigneur ? Comment, dans leur cœur purifié par la grâce, l’action de grâce n’a-t-elle pas germé ? Faut-il vraiment dire « dis merci au bon Dieu ! » comme on dit « dis merci à la dame »?

La conscience

Il est beau d’une beauté charismatique, celui-là, le N°10 : il est conscient de l’œuvre de Dieu en lui, il revient sur ses pas, il glorifie Dieu « à haute voix » – que tout le monde le sache ! ; il se jette aux pieds de Jésus, le visage contre terre, et il lui rend grâce. Ce qui est normal est extraordinaire. La dîme de l’humanité, la dîme de l’Église, fait notre admiration après avoir fait celle du Seigneur. Statistiquement, il paraît que c’est un bon chiffre ! Dix pour cent des chrétiens sont conscients, vont vers le Christ et le remercient ! Un bon chiffre, 10, « par égard pour 10 justes, Je ne détruirai pas la ville », dit Dieu à Abraham (Gen 18, 32). Mais alors, pour un juste ? Pour une brebis sur 100 ?

La joie de Dieu

Ainsi en est-il dans l’histoire du monde, comme on le voit par Abraham, par Noé et par tant d’autres. Pour un juste, Dieu fait miséricorde à sa création. Le N°10 est le N°1, il est le chef, le principe du Salut.  Par un homme la souffrance et la mort sont entrées dans le monde ; par un juste, un saint, un enfant qui prie dans le secret de sa chambre, une femme qui dit son chapelet dans le métro, une prière monte vers Dieu comme un encens d’agréable odeur. Le parfum de l’action de grâce s’élève devant le trône céleste. La gratitude de l’homme fait le bonheur de Dieu. Pourquoi ?

Le fils unique

– Parce que celui qui rend grâce, qui remercie, qui chante la louange, qui célèbre, qui exulte, non seulement s’apparente aux chérubins et aux séraphins, mais il s’apparente à la Mère de Dieu, magnifiée au-dessus de toute hiérarchie humaine et angélique ; il approche de l’autel d’en Haut, et en lui le Père se reconnaît et se complaît : Celui-ci est mon fils bien-aimé, mon unique ! Dieu aime ce ou celui, ou celle, qui est unique. Dieu qui est unique cherche l’homme unique, la personne à son image et à sa ressemblance. Bien souvent dans le saint Évangile, nous voyons le Seigneur tourner son regard vers la personne unique : la Samaritaine, la Cananéenne, Zachée, la veuve de Naïm, la brebis N°1. Le Seigneur chérit l’homme au cœur profond, celui avec lequel Il peut avoir un dialogue, une amitié, une alliance.

La synergie

Celui ou celle qui rend grâce est coopérateur de l’œuvre du Maître ; la gratitude est synergie ; or le Seigneur cherche des collaborateurs, alors qu’Il est sans besoin, qu’Il peut tout susciter de rien. La joie de la Divinité c’est être ensemble. Dieu – Père, Fils et saint Esprit – est « ensemble » ; et, par le banquet de son amour, par l’appel, le « suis-moi » qu’Il nous adresse, Il veut être ensemble, pas seulement au milieu de nous, mais avec nous. Ainsi, ne jugeons pas « les neuf autres » ; émerveillons-nous de l’unique, et comprenons que là est notre vocation, à chacun, d’être celui que Dieu unique couronne en lui disant : « tu es mon unique !» Amen !

(« Lumière de l’Orthodoxie », Radio Notre-Dame, 15.01.17)