« Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                    « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »              « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! » 

La Cananéenne : Matthieu 15, 21-28

Guérison de la fille de la cananeenne

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S’identifier aux types évangéliques –

La place de l’évangile de la Cananéenne dans le calendrier de l’Église roumaine en ce dimanche qui précède celui du Publicain et du Pharisien est significative. Cette femme dont on ne connaît pas le nom apparaît, dans ce contexte de pré carême, comme la figure du fidèle qui, conscient de l’impureté de sa vie et de la maladie de son âme – allégoriquement sa « fille » -, se tourne avec insistance vers le Seigneur pour trouver guérison et Salut. La pédagogie de l’Église consiste, entre autres, à nous proposer des types avec lesquels nous pouvons nous identifier : la Cananéenne, le Pharisien, Zachée, c’est moi ! En nous identifiant à ces personnes, nous entrons avec elles dans la proximité du Sauveur et sur le chemin du Salut.

La mystique

Notre religion est essentiellement une mystique, la pénétration personnelle de la réalité divine, ou mieux : divino humaine, qui constitue l’envers du décor quotidien de notre existence et de celle du monde et de la société. « Rendre visible l’invisible » est le sous-titre d’un film actuellement à l’affiche. Cette expression résume l’œuvre du Maître, le grand Mystagogue. L’invisible est la vraie vie, la vie comme liberté, comme intimité avec le Seigneur, justement appelé l’Ami de l’homme. Le tu-à-toi avec la divinité prouve une intimité et une familiarité à laquelle on n’oserait croire, si l’on en restait à l’idée que l’on peut se faire habituellement, par les médias, par exemple, de la religion et de la Foi.

L’amitié divino humaine

Or, cette familiarité, cette amitié divino humaine qui donne tout son goût à la vie, consiste principalement dans la rencontre  – la synergie – de la volonté divine – qui est de sauver l’homme – et de la volonté humaine – la foi dans le pouvoir de guérir du « Fils de David ». L’amitié divino humaine que propose l’Évangile est une amitié miraculeuse. Un miracle est le fruit d’une extrême énergie humaine à vouloir ce que veut Dieu. L’union des deux volontés est proprement le mystère du Christ, le Dieu-Homme. « Qu’il t’advienne selon ta volonté ! », dit Dieu ; et à Dieu l’homme dit : « Que ta volonté soit faite ! », admirable conjugaison des volontés divine et humaine, qui fait l’intimité, la complicité et l’amitié de Dieu et de la personne humaine. Le bonheur et l’épanouissement de notre vie ne sont pas ailleurs : vouloir ce que veut Dieu ; aimer ce qu’Il aime ; s’affliger de ce qui l’afflige. N’est-ce pas ce qui t’arrive quand tu aimes ? Ne découvres-tu pas tout un univers en aimant ce qu’aime la personne aimée ? Ses goûts, ses centres d’intérêt, ses projets deviennent les tiens.

Aimer la volonté d’autrui

L’humanisation de Dieu par l’Incarnation se définit ainsi : le Seigneur vient chez l’homme et par amitié pour lui, par amour, Il se plaît à ce qui lui plaît, sauf le péché – et encore ! Il assume les conséquences du péché par amour pour son ami, et se laisse même entraîner dans son enfer ; et Il aime, jusqu’au paradoxe, vouloir ce que celui-ci veut. Ainsi vivent deux amis : faisons ce que tu veux dis l’un – non, ce que tu veux, répond l’autre ; mais si, je t’assure, cela me fait plaisir de faire comme tu veux. Et l’on ne parle pas ici seulement d’aller à la mer ou à la montagne, mais de projets gravissimes : « Miséricorde, Fils de David ! Ma fille est tourmentée ! » – et l’ami répond : « comme tu veux ! » Mais la première aime de toute ses forces ce que veut son ami, c’est-à-dire la guérison et le salut de son âme. Les deux aiment et veulent totalement la même réalité. C’est l’accord total de leurs volontés qui fait l’exaucement. « Que ta volonté soit faite ! » – « Non : la tienne ! » – mais c’est la même et, par cela, la mort est vaincue, les ténèbres dissipées, la connaissance personnelle de la vérité donnée à une personne et, par elle, au monde entier. Amen !

(« Lumière de l’Orthodoxie », Radio Notre-Dame 29.01.2017)