« Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                    « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »              « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! » 

Évangile du dimanche avant la Croix, après la Nativité de la Vierge. Jn 3, 13-17.

Sainte Mère de Dieu

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Transfiguration du temps –

Nous célébrons aujourd’hui trois grands évènements : comme chaque dimanche, nous glorifions la divine résurrection du Seigneur Jésus Christ. Les tropaires le chantent : Il brisa l’enfer sans se laisser vaincre par lui ; Il rencontra la Vierge et nous donna la vie, accordant la résurrection à tout le genre humain. L’évènement de la Résurrection corporelle du Dieu Homme est le pivot de tous les mystères du Salut, et l’axe de l’Histoire universelle. Ce mystère, réalité incompréhensible et incontournable, dote le temps d’un rythme régulier, rythme hebdomadaire et pascal. Le temps est transfiguré par la Pâque du Seigneur, et par tout ce qu’elle implique : puissance du pardon plus fort que la mort de l’âme ; puissance de la vie qui l’emporte sur la mort corporelle et spirituelle ; statut nouveau du corps humain et de toute la matière cosmique ; manifestation de l’amour fou de Dieu, non seulement pour son peuple élu, mais pour l’humanité entière et pour toutes les créatures ; accès par le saint Esprit à la connaissance parfaite de la vérité, connaissance de l’amour du Père ; don de la vie éternelle ou jouissance sans fin de la familiarité du Père.

Naissance de la Mère de Dieu

Simultanément nous glorifions une action divine qui dépasse l’entendement humain : la fécondité miraculeuse accordée à saint Joachim et sainte Anne, parents de la Mère de Dieu et, pour cette raison, justement nommés Ancêtres de Dieu selon la chair. Ce miracle exceptionnel signale l’intervention divine dans le plan humain et anticipe prophétiquement la conception virginale de leur fille unique, Marie. « Ta nativité, ô Vierge et Mère de Dieu, annonce la joie à l’univers entier ! », chante la liturgie de ce jour car, en vérité, la conception miraculeuse et la naissance de Marie fondent magnifiquement les temps nouveaux : par Marie, Fleur de la tradition biblique, viendra dans le monde, une fois devenu homme en se concevant dans son sein, le Dieu Homme, le Sauveur, le Messie. Tout, peut-on dire, commence avec la conception de Marie, et c’est pourquoi aujourd’hui, en cette après-fête de la naissance de la Vierge, nous magnifions les saints et chastes parents de Marie Mère de Dieu.

La sainte et vivifiante Croix

Le troisième acte divin célébré en ce jour est l’agir par la Croix. La Croix est une action, une manifestation de la puissance créatrice de la Divinité. La Croix, est l’acte non seulement qui tue la mort, mais qui implante la vie dans la condition humaine et dans le cosmos tout entier. La Croix vivifiante opère la jonction du ciel et de la terre, du divin et de l’humain, du monde angélique et de celui des hommes, de la mort et de la vie, du visible et de l’invisible, de la tristesse et de la joie, du repos et de la veille, de la haine et de l’amour, de l’amour de soi et de l’amour pour autrui, de l’ignorance et de la connaissance. La Croix est l’interface de tous les mondes. Elle est la transfiguration de l’Absurde en Présence, de l’Absence en Parole de vie ; au revers de la mort, elle joint sa face lumineuse de vie et de joie. C’est par elle, la Croix, que la joie est venue dans le monde, chante encore la Liturgie, parce que celui ou celle qui arbore la Croix, qui se signe d’elle, qui la gravit par amour pour Dieu, pour le prochain et pour le monde entier, est inondé, débordant, ruisselant et radieux de l’amour divin dont la Croix est par excellence le canal, le véhicule et le langage.

L’amour fou

Folie d’amour, la Croix est le sacrement de la joie folle du matin de Pâque, emblème irremplaçable de la Résurrection, et signe même de la victoire sur la stérilité, non seulement de Joachim et d’Anne, mais de tout esprit incapable encore de confesser le Dieu vivant. Victoire sur la mort, sur la sécheresse de l’âme, la Croix est le grand arbre de Vie planté au centre du monde, paradisiaque et cosmique, arbre immense, symbole du Royaume pour le Christ, et où tous les justes viennent habiter, comme des oiseaux dans leur demeure. Arborons, pour cette raison, la Croix en toute circonstance et en tout temps !

(Radio Notre-Dame, « Lumière de l’Orthodoxie », 9 septembre)