« Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                    « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »              « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! » 

Évangile du 2eme dimanche de l’Avent : Luc 12, 16-21 et de sainte Catherine : Marc 5, 24-34.

Saint Basile

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Évangile et Actualité –

En ce troisième dimanche du jeûne de la Nativité, il est impressionnant de constater la convergence du saint Évangile et de l’Actualité. Notre civilisation, comme le personnage de la parabole, capitalise. Ses biens lui ont « beaucoup rapporté ». Quelquefois, la richesse est telle que notre contemporain ne sait pas où la stocker, où l’investir, ni où la mettre en sûreté ! On doit concevoir des espaces plus vastes. Chacun reconnaît cette surabondance de biens qui décrit nos sociétés d’abondance et de surabondance. Chacun reconnaît cette manie de capitaliser, très mauvaise méthode, au lieu d’investir et de faire fructifier.

Le matérialisme ambiant

L’homme contemporain cherche le confort, la sécurité, une garantie enfantine contre la mort, il veut mettre tout ce qu’il possède en sécurité pour pouvoir se dire à lui-même : « repose-toi, mange, bois, réjouis-toi ! » Est-ce qu’on entend une autre philosophie que celle-là autour de soi, dans les médias, dans la publicité, sur les réseaux sociaux ? Est-ce que nous proposons à nos jeunes un autre idéal que d’être de bons petits capitalistes, de bons petits producteurs et de bons petits consommateurs ? Remettons-nous en question : quel projet avons-nous pour nous-mêmes et pour nos enfants en dehors d’une place confortable dans la société de consommation ? Savons-nous leur proposer autre chose que cet idéal matérialiste ?

La folie de ce monde

Dieu nous avertit : c’est insensé ! Notre monde capitaliste est insensé ; notre obsession de thésauriser ou celle de gagner toujours plus d’argent, et même de nous mesurer les uns aux autres par l’argent que nous gagnons, est une folie. Nous ne pensons pas à la mort. Semblables au Bûcheron de la Fontaine ou au Roi sans divertissement de Giono, il nous faut buter sur la mort, ou comme dans le poème de Baudelaire, sur une charogne, pour que notre conscience s’éveille. Tel est notamment le bienfait de l’actualité que nous vivons. Le fléau, la mortalité planétaire, la décapitation ou l’égorgement de certains de nos concitoyens, secoueront peut-être la torpeur de notre âme : « Insensés ! », nous dit le Seigneur. Santé, vacances, jeunesse, argent, loisirs, jeux, distractions, plaisirs faciles, quelquefois plaisirs et paradis artificiels – notre société est celle de grands enfants inconscients.

La conscience

Quelquefois, la maladie, le chômage, la perte de tous nos biens, la découverte de la faim et de la mendicité, nous sont apportés à la faveur de la grande crise économique, comme des remèdes. Peut-être, si nous écoutons le message divin, saurons-nous, en nous réveillant de nos songes matérialistes et hédonistes, retrouver une humanité véritable, une relation authentique avec les autres hommes et avec la Création. Rien ne nous y oblige. Le Seigneur nous parle à travers sa parole et à travers les évènements qui surgissent autour de nous : Il nous parle et nous avertit ; Il nous appelle ; mais Il ne nous force pas. C’est à nous de nous lever, d’écouter l’appel de l’Esprit et la voix du Verbe, et d’opérer une véritable « crise de la conscience » planétaire.

Repenser le monde

Nous pouvons repenser, non seulement notre vie, non seulement la vie de notre famille, non seulement le mode de fonctionnement de notre communauté ecclésiale elle-même, mais la civilisation. « Insensé », nous dit le Seigneur, réveille-toi, et réfléchis à ta vie et au monde. Il ne suffit pas d’ « amasser » pour être heureux. L’évangile de ce jour nous invite à investir dans les biens divins, à nous « enrichir en Dieu », acquérir sa sagesse, capitaliser son discernement, dépenser son amour, monnayer sa révélation dans le témoignage de la foi, vendre nos biens matériels pour acquérir les biens supra célestes, comme le dit saint Basile le Grand. Tout acte de générosité, toute prière pleine de tendresse pour les hommes, reçoivent le salaire de la grâce, de la joie et de la liberté dans l’Esprit. Faisons de généreux placements dans le trésor du Royaume !

(Radio Notre-Dame, « Lumière de l’Orthodoxie », 22 novembre 2020)