« Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                    « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »              « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! » 

Évangile du 20ème dimanche après la Croix : Matthieu 15, 21-28 et de la sainte Rencontre : Luc 2, 22-40.

Guérison de la fille de la cananeenne

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Occurrence providentielle –

Plusieurs évènements liés au Salut se rencontrent aujourd’hui. L’histoire de Zachée (Luc 19, 1-10), pour les uns, l’évangile de la Cananéenne pour les Roumains, et la Présentation du Sauveur au Temple. Ces trois paroles évangéliques convergent et orientent notre cœur conscient vers la proximité du saint et grand Carême que, tous, nous attendons avec impatience, ferveur et crainte : chacun d’entre nous se sent « de petite taille », comme Zachée, devant l’approche du vainqueur de la mort, l’Adam renouvelé, le Créateur du ciel et de la terre et de tous les êtres visibles et invisibles devenu homme !

Se reconnaître dans la Cananéenne

Chacun d’entre nous peut se reconnaître dans la femme dont la fille, c’est-à-dire le meilleur d’elle-même, le plus virginal et le plus pur d’elle-même et de chacun d’entre nous, est « tourmenté par un esprit mauvais ». Il est paradoxal que ce qu’il y a de meilleur en nous, tenu par certains saints Pères comme le siège même du sceau de l’image divine, soit soumis à la persécution des démons et des esprits impurs. C’est la vérité : le Malin s’en prend à ce qui est pur et saint, « ce qui cherche à faire le bien » (Ps 37, 21). Mais le Christ Sauveur vient vers nous comme vers Zachée et la Cananéenne : Il nous purifie par sa seule divino humaine présence, son unique amour divino humain, son humanité sainte, sa divinité humaine – Jésus ! Seigneur ! Notre Roi ! Notre Maître ! – gloire à ta miséricorde infinie, à l’indicible compassion qui te propulse vers nous, si purs et si impurs !

Jésus Christ, Joie des hommes

La plus grande joie pour les hommes procède de la venue de Dieu dans le monde, non « sous forme humaine », mais en tant qu’homme, porteur de tout  l’humain et instruit des joies et peines de son peuple, de ses frères les hommes. Jésus vient chez Zachée en familier de sa maison ; Il rencontre la femme cananéenne avec humilité : « grande est ta foi ! » La Cananéenne et Zachée sont très conscients de leur impureté devant le grand rabbin, le prophète immense, le judaïsme en personne qui vient vers eux, le Christ Jésus. L’un et l’autre sont armés d’un charisme à demander tous les jours : l’audace ! Oser laisser le Seigneur venir chez moi ! Oser laisser Adonaï lui-même s’approcher de ma foi déformée, de mes hérésies, de mon idolâtrie ! Oser, de ma bouche souillée, le recevoir par la sainte communion comme le vieillard Siméon osa le recevoir dans ses bras si purs ! Les grands saints de la Bible et de l’Église ne sont pas toujours meilleurs que les autres, mais ils sont toujours remplis d’audace charismatique.

Les dispositions du coeur

Pour que le Christ, présenté en ce jour dans son propre Temple, puisse être accueilli dans le temple de notre cœur et de notre corps, il faut de notre part un grand désir, comme celui de Zachée, un grand désespoir, comme celui de cette maman dont la fille est malade, une grande audace et une grande maturité, comme celles du Vieillard et de la prophétesse Anne. Le temps du pré carême nous est donné pour acquérir ces dispositions du cœur et de l’esprit : désespérer de soi pour tout espérer de Dieu ; être pénétré de son indignité pour être restauré dans la dignité de fils d’Abraham ; sentir l’approche de la mort pour, à l’avance, palper corporellement le Ressuscité ! Le matérialisme de l’un, l’hétérodoxie de l’autre, et la pureté de l’ancien Israël se retrouvent dans notre compromission avec le monde, notre idolâtrie et ce qui est en nous de plus juif et fidèle à la Loi de Dieu. Il y a en chacun un grand amour de la volonté divine en raison du sceau du Verbe imprimé naturellement en nous. Le Christ est accueilli par cette dimension noble, enracinée dans toute l’expérience biblique, qui irradie notre humanité : Il purifie l’esprit mercantile et l’idolâtrie de notre civilisation ; Il rencontre le meilleur du judaïsme et le transfigure, Lui, la « gloire de son peuple Israël ».

(Radio Notre-Dame, « Lumière de l’Orthodoxie », dimanche 2 février 2020)