« Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                    « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »              « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! » 

Évangile du 1er dimanche de l’Avent : Luc 12, 16-21. 

riche-insense

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Encore l’argent ! –

Décidément, on parle beaucoup d’argent dans l’Évangile ! On parle beaucoup de riches et de pauvres, de biens de ce monde, d’héritage, de gestion, de salaire. Cela fait trois dimanches de suite qu’il est question d’argent ! Oui, mais le Seigneur Esprit a quelque chose à nous faire comprendre. Le Seigneur Parole a quelque chose à nous dire. Quel est son message pour ce temps liturgique du Carême de saint Philippe, de saint Martin et de Noël ? Voici un homme qui a des projets immobiliers, une perspective de sécurité matérielle grâce au capital accumulé. Tout va bien à la banque ! Les relevés sont excellents ; l’état des placements sans défaut. Où est le problème ? – comme on dit vulgairement. Le problème, c’est la mort, bien entendu, comme il a été déjà été dit les dimanches précédents : la mort, comme l’argent, on en parle tout le temps. Il doit y avoir un rapport entre les deux…

Argent et grâce

Mais la vraie préoccupation est peut-être encore ailleurs. Disons que c’est celle de la grâce. Le carême de la Nativité, comme tous ces bons carêmes que nous donne l’Église des Pères, n’est pas, ou pas seulement, le temps d’une sorte d’amélioration morale, ou d’une organisation plus sage face à la mort assurée. Ces temps bénis ont pour objet principalement l’acquisition, ou l’actualisation de la grâce. Et la métaphore la plus éloquente de la grâce est l’argent – au risque de nous choquer ! Oui : l’argent ! Celui-ci ne fait pas le bonheur, nos sages le disent bien, mais il y contribue ! Il facilite la vie, tout de même. Il ne peut pas tout, mais presque ! Il facilite, voilà le mot. Faciliter, c’est rendre « faisable », « possible ». Et l’argent rend bien des projets possibles, non seulement des plans égoïstes comme ceux du mauvais riche de ce jour, mais de bons projets : comme on peut, avec de l’argent, faire du bien ! Comme on peut réjouir ses amis et sa famille ! Comme on peut aider les pauvres ! Comme on peut voyager pour voir la beauté du monde ! Comme on peut s’instruire, aller en pèlerinage, ou rendre visite aux isolés !

La facilité

La grâce est celle qui rend tout facile, léger et possible. La grâce substitue pouvoir à devoir, l’énergie à la loi, ou bien donne à la loi son énergie et sa puissance prophétiques. L’enjeu des carêmes, le but de toute ascèse, cet entraînement que nous propose l’Esprit saint, est de rendre facile l’accomplissement de la volonté du Père. « S’enrichir pour Dieu » cela veut dire acquérir la capacité charismatique de faire par grâce ce que nous aurions pu faire par devoir ; d’accomplir de bon gré ce que nous ferions en maugréant, en levant les yeux au ciel, comme on dit. Une corvée devient un bonheur quand on l’accomplit par amour pour Dieu et pour le prochain. Mais la grâce, pour parler d’argent, est également un salaire, l’enrichissement des amis du Trésor des biens, des grâces et des énergies divines ! Il y a une dialectique du travail et du salaire, de l’ascèse et de la grâce.

Salaire et investissement

Tu travailles pour gagner ; tu mets de côté pour dépenser ; et, avec ce que tu as gagné, tu vas pouvoir faire ; tu vas investir dans les projets divins ; tu auras l’énergie indispensable pour faire le bien, c’est-à-dire la volonté du Père. Enrichissons-nous donc en Dieu ! Acquérons, jouissons de la grâce du saint Esprit que nous avons déjà en banque depuis le saint baptême et la chrismation. Nous sommes déjà riches, ne vivons pas comme des pauvres. Nous sommes pleins de grâce, pleins d’énergie, ne vivons pas comme des esclaves qui craignent le fouet. Tout ce que nous ferons en ce carême en obéissant au Père nous vaudra un salaire de l’Esprit, la légèreté de la grâce et de l’être, que nous investirons à leur tour dans la volonté du Père que nous connaissons par le Fils.

(Radio Notre-Dame, « Lumière de l’Orthodoxie », 18 novembre 2018)