« Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                    « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »              « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! » 

Dimanche après la Théophanie: Matthieu 4, 12-17.

Baptème du Christ

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La lumière divine –

En ce dimanche après le baptême du Christ, Épiphanie ou encore Théophanie, la lumière divine, déjà contemplée à Bethléem, lumière attirante et étoile fascinante, se répand comme une onde. Elle traverse le Jourdain, elle va vers le monde de ceux qui ne connaissent pas encore Dieu, qui vivent „dans la nuit”, dans „le sombre pays de la mort”. Elle apparaît, quoique douce et inoffensive, avec une force éclatante.

L’éblouissante lumière

Les anges, les archanges et aucune puissance céleste ne peuvent la contempler, et les séraphins, pourtant brûlant d’amour, se voilent la face pour ne pas être brûlés par elle: « deux ailes leur cachent le visage, deux les yeux », dit la grande prière eucharistique de saint Basile le Grand. Et le Verbe engendré du Père avant les siècles, « Lumière de Lumière”, voile de lui-même, par sa propre chair, le feu de la lumière divine. À travers le prisme de son humanité, nous, que nos péchés rendent myopes ou aveugles, percevons un peu de cette luminosité de la vérité de l’amour divin.

Insaisissable lumière

Nous la saisissons sans la saisir par le moyen des symboles toujours grossiers au regard de la pureté du Divin. Les doigts de notre intelligence, épaissis et alourdis par les convoitises, le confort et l’amour de nous-mêmes, ne peuvent attraper le rayon minutieux, fin et délicat, qui sourd de la Divinité. Qui appréhendera la lumière de ce monde? Bien plus, tu ne manieras pas le rayon fulgurant, plus rapide que la lumière créée, dont la chaleur et le rayonnement ont gravé en lettres de feu sur les tablettes de Moïse l’enseignement de la Sagesse! C’est donc indirectement, en transparence, de façon médiate, que nos intelligences et nos coeurs s’abreuvent à l’eau de feu qui sourd de la divinité paternelle.

La proximité de Dieu

Cette « Lumière de Lumière”, ou Lumière de l’Esprit dans laquelle nous voyons la Lumière du Fils du Père, est pourtant – et paradoxalement – toute proche. Elle s’identifie au Royaume car, par elle, „le Seigneur règne, vêtu de majesté”, comme le chantent nos vêpres dominicales. Il règne et Il est accessible, ce royaume, le Fils unique nous le dit aujourd’hui: « le Royaume des cieux est tout proche!”. L’Inaccessible s’est mis à portée de la main; l’Inconcevable a été conçu par la Vierge; la lumière renversante, l’évidence aveuglante de la vérité, se fait douce et tendre; elle se propose, parce qu’elle règne, elle est partout chez elle sur la terre comme dans les cieux.

À portée de main

Le Royaume des cieux est sur la terre: tendez la main, vous le toucherez du doigt; il est pour vous, prenez-le, entrez-y, bienvenue au Royaume de Dieu et des cieux; vous êtes ici chez vous; ici est le banquet préparé pour tout homme par Celui qui est la Vigne. Nous pensons quelquefois à tort – calomnie diabolique – que Dieu est loin, loin de nos préoccupations, voire absent de son monde. Nous l’accusons en fait de notre absence… Mais qu’est-ce que cela pourrait vouloir dire que de tendre en Esprit la main vers ce Royaume, de mouiller un doigt dans l’onde sanctifiée par l’Esprit et par la descente en elle du Verbe? Comment tendre la main à celui qui nous tend la sienne au sortir du Jourdain? Comment boire de cette eau préparée pour tous?

La royauté des baptisés

– Le baptême, c’est-à-dire d’abord la foi en Jésus Seigneur, fait la connexion avec ce royaume. L’eau où l’on t’immerge est l’eau du Jourdain; te voilà membre du Royaume, greffé sur la Vigne, incorporé au Dieu Homme, consanguin de la Divinité, oint de l’onction royale, ce chrême saint qui fait les rois du Royaume. À portée de main, ce Royaume, nous dit Jésus: quelle audace! quel espoir! Mettons-nous en route: Il a fait de nous des rois et des prêtres, chante l’Apocalypse (1, 6; 5, 10), et nous règnerons avec lui sur la terre! Mais pourquoi parler au futur d’une royauté actuelle qui fait de tout baptisé un corégnant avec le Fils, et un roi, c’est-à-dire responsable de tout, dans la Cité des hommes au milieu desquels, par le saint Esprit, habite le Roi des rois? „Tu es donc Roi?” – „Tu l’as dit, Je suis roi”, répond Jésus. Chrétien est celui qui, dans l’Église et dans le monde, dans la création tout entière, partage la royauté du Fils. Amen!

(« Lumière de l’Orthodoxie”, Radio Notre-Dame – 8 janvier 2017)