« Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                    « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »              « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! » 

Le vêtement de nos prêtres

Mgr Joseph Métropolite roumain

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Indifférence –

La soutane que portent en toute occasion les serviteurs de la communauté chrétienne n’est pas consacrée comme le sont les ornements liturgiques – chasuble, étole ou dalmatique. Aux premiers âges de l’Église, les ministres chrétiens n’étaient probablement pas, ou pas toujours, reconnaissables à leur habit. Plus tard, on voit les évêques, revêtus de leur habit épiscopal, rencontrer les rois et les représentants de l’administration civile. Pour dire vrai, c’est l’ordination, l’imposition des mains de l’Évêque, la grâce du saint Esprit et la foi du Peuple, qui font l’évêque, le prêtre et le diacre.

L’influence monastique

Depuis au moins le 4ème siècle, les moines – les saints moines – ont constitué une grande référence dans toutes les Églises locales. Pensons à l’importance des communautés monastiques en Irlande, en Gaule transalpine ou cisalpine, en Grèce, en Roumanie, dans les pays slaves. À l’épiscopat marié – exemple de saint Hilaire de Poitiers – succéda bientôt un épiscopat recruté dans les monastères. Un style monastique, peut-on dire, a gagné les chrétiens, parce que de grands saints, comme Martin de Tours, Germain d’Auxerre, Jean Chrysostome, et tant d’autres, étaient des moines. Le clergé majeur a progressivement adopté un mode de vie influencé par ses pères spirituels, et l’image extérieure elle-même qu’il a prise ressemblait à la leur – barbe et cheveux longs, vêtement sombre, non seulement en Grèce mais dans d’autres pays, ont commencé à constituer le « look” des évêques moines (hirsutes comme saint Germain d’Auxerre, ou bien peignés comme saint Germain de Paris) ainsi que des prêtres mariés. Le plus souvent, ceux-ci portaient à l’intérieur d’eux-même la même image de consécration spirituelle, et leur cœur était habillé de sainteté. Toutefois, le clergé paroissial, si l’on suit la Tradition, n’est pas monastique; et souvent nos prêtres russes, c’est l’exemple de saint Jean de Kronstadt, ont porté des soutanes grises, bleues ou, comme P.Alexandre Schmemann, blanches, pour se distinguer des moines.

La robe des martyrs

Vêtement de travail, signe du service pastoral et de la disponibilité à autrui – fidèles ou incroyants, le prêtre étant le prêtre de tous – la soutane a été, ne l’oublions pas, et il n’y a pas si longtemps, la tunique des martyrs. Des soutanes ensanglantées et percées de balles ont été trouvées dans les charniers de la Révolution française et du génocide stalinien du clergé. Quand le saint et victorieux martyr Père Dimitri fut arrêté par la Gestapo en février 1943 pour être conduit à Buchenwald où il donna sa vie pour les Juifs, c’est en soutane et portant la croix pectorale qu’il fut rencontré (1). Le vêtement du prêtre est celui du témoignage.

La présence du Pasteur

La visibilité de nos églises et des baptisés dans la société civile, jusqu’aux croix pendues au rétroviseur des voitures, est un signe de la présence du Christ dans son monde. Nous ne laissons pas croire que ce monde est vide de lui. Non: par l’offrande quotidienne du sacrifice non sanglant que nos prêtres apportent pour le Salut du monde entier, le Christ intercède avec nous tous pour les justes et pour les pécheurs, pour ceux qui croient et pour ceux qui ne croient pas encore. Le signe vestimentaire que nos pasteurs ont le courage d’assumer, non seulement à l’église, mais dans le monde, est le signe d’un immense espoir.

L’icône

Le prêtre, à l’église, dans l’office des sacrements, dans la société civile, où, avec les laïcs, il représente son évêque et son Église, est une présence « icônique”. Sa silhouette, l’image qu’il donne de son ministère, signalent visiblement la présence invisible du Bon Pasteur. S’il se montre digne d’elle, il véhicule cette icone pastorale dans tous les milieux, et c’est bien parce qu’ils reconnaissent cette icône que les fidèles s’approchent de leur prêtre avec foi dans son ministère et lui demandent la bénédiction du Christ. Tous les baptisés sont des consacrés; tous sont les saints que nomment la prière liturgique. Parmi les consacrés, l’évêque,le prêtre et le diacre sont désignés pour les servir par la parole, par la prière et par l’exemple. Les prêtres sont, parmi les consacrés, consacrés aux consacrés.

L’icône et le monde

Mais ils sont également consacrés à ceux qui ne le sont pas encore, à tous ceux qui cherchent le Seigneur et que Celui-ci recherche avec amour. Si souvent, dans un train, dans un hôpital ou un autre service public, dans la rue ou dans la campagne, le prêtre, reconnu à l’image dont il est porteur, peut être abordé et sollicité: « est-ce que je peux vous parler?”, entendra-t-il dire. À nos prêtres – nos saints prêtres -, bien sûr, de réaliser une icône digne de ce nom, comme à tout baptisé il appartient d’accomplir l’image sainte confiée par le baptême. Qu’on soit revêtu d’un habit significatif ou que l’on s’habille en civil, c’est à l’exemple de ses membres que sera reconnue la présence du Christ dans son monde. Le vêtement de lumière signale la consécration des prêtres que sont tous les baptisés et, parmi eux, de leurs pasteurs.

(1)Hélène Arjakovski-Klepinine: « Et la vie sera amour. Destin et lettres du père Dimitri Klepinine”, Cerf, Paris, 2005)