« Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                    « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »              « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! » 

Vêpres du Pardon : quel sens ?

Evangile orthodoxe

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Vêpres de Carême –

Le dimanche du Pardon, après la divine liturgie et une petite coupure pour bien distinguer les deux offices, nous célébrons le service de vêpres. Il s’agit des vêpres du lundi de la première semaine de Carême, un très bel office. Pendant le prokimenon (ou graduel) qui suit l’entrée et l’hymne Lumière joyeuse, nous remplaçons les parements clairs de l’autel par des ornements sombres, de couleur pourpre. Ceux qui servent dans le sanctuaire endossent des vêtements de la même couleur.

La demande mutuelle

À la fin de l’office, on place le saint Évangile devant les portes saintes. Prêtres et diacres s’alignent à la suite du côté de la Mère de Dieu, le premier tenant la Croix. Ils se prosternent l’un devant l’autre, après avoir embrassé l’Évangile et la Croix, en disant : « pardonne-moi, Père, et prie pour moi » et en échangeant une accolade. Tous les fidèles viennent alors en faire autant et s’alignent à la suite du même côté. Pendant l’échange du pardon, les chantres psalmodient très doucement les hymnes de Pâque. Quand tout le monde est venu, on se retire en silence.

La pourpre royale

Le changement des parements d’autel et des vêtements signifie que l’on entre dans la semaine de Carême. Le vendredi soir, on reprendra jusqu’au soir du dimanche les vêtements clairs puisque chaque dimanche est une célébration de la résurrection pendant tout le Carême. Pendant toute cette période, les couleurs alterneront ainsi. La couleur sombre est une couleur de deuil : ce ne devrait pourtant jamais être le noir, qui n’est pas une couleur liturgique (on ne le trouve pas dans l’icône, par exemple). C’est plutôt la couleur royale dont le Christ fut revêtu par dérision, et qui signifie pourtant son authentique royauté, et celle de ses membres qui le suivent dans sa Passion. La pourpre – violet sombre – est également celle du manteau de la Mère de Dieu sur l’icône.

Annoncer la gloire

Le Carême est, certes, le temps du deuil et du repentir ; mais il  prépare la gloire, la restauration de l’état paradisiaque et la glorification à la droite du Père – sur l’icône de l’Ascension, les vêtements du Christ sont rouges ou pourpres, parce qu’ils sont teints par le vin issu du pressoir,  par le sang purificateur coulé depuis la Croix sur le peuple de Dieu, et par la gloire royale du Fils de Dieu : la vénération du saint Évangile et de la Croix et l’échange du baiser annoncent le baiser pascal à la fin des matines de la Résurrection. C’est la raison pour laquelle pendant le rite du pardon, on chante les hymnes de Pâques. L’esprit orthodoxe est toujours une orientation de la mort vers la résurrection, des larmes de deuil vers celles de la joie du Christ. C’est un rythme spirituel qui correspond aux prosternations toujours suivies du redressement devant la face de Dieu.

Le pardon

Sauf le Christ, qui est innocent ? Nous demandons pardon les uns aux autres, non seulement pour nous être mutuellement offensés – souvent à notre insu -, mais également pour toutes les souffrances du monde, dont nous ne pouvons nous dire innocents, et devant lesquelles nous nous sentons impuissants. Nous demandons l’intercession de nos frères pour que le Seigneur nous pardonne nos innombrables fautes volontaires et involontaires, conscientes et inconscientes, et l’omission du bien que nous pouvions faire. Même la souffrance des créatures comme les animaux, les plantes et les pierres, la souffrance de la Création entière, ne laisse pas les saints exempts de repentir. Et nous avons besoin les uns des autres pour intercéder devant la face de Dieu.

Le pouvoir souverain

« Pardonne-moi et prie pour moi » veut dire « prie Dieu de me pardonner ! » Les baptisés forment une communauté sacerdotale à laquelle a été donnée, par le charisme apostolique, la capacité de lier et de délier : mais c’est le Christ, non les pécheurs que nous sommes, qui, en nous, est Celui qui pardonne. Les chrétiens sont dans le monde une gigantesque force de pardon et leur carême doit bouleverser la société civile et la création tout entière, le visible et l’invisible.

L’entrée en Carême

Le pardon mutuel est une consécration au repentir et à l’acquisition de la joie pascale. Nous entrons ensemble, communautairement, dans la voie royale des disciples du Christ, la voie souveraine de la responsabilité. Pendant tout le Carême, nous garderons l’habitude de nous saluer ainsi : « pardonne-moi et prie pour moi ! » Cette demande a également le contenu d’une épiclèse : car c’est l’Esprit saint qui, descendu comme une flamme ou une colombe sur chacun de nous à la demande des frères, nous lavera de nos péchés et nous consolera dans notre repentir.