« Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                    « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »              « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! » 

Le troisième dimanche de Carême : vénération de la Croix

Croix orthodoxe

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Universalité –

Le 3ème dimanche de Carême  est consacré à  la Croix. C’est une tradition universelle que de fêter la Croix au milieu du Carême, mais en Occident cette mi-Carême est le 4ème dimanche, tandis qu’en Orient elle  est le 3ème dimanche (parce que la Semaine sainte n’est pas comptée dans le Carême).

En Orient

En Orient, cette tradition a une origine historique, qui, comme tous les offices particuliers du Carême, n’a aucun rapport avec le Carême : on commémorait la  translation d’une importante relique de la vraie Croix d’Apamée (en Syrie) à Constantinople au 6ème s. (sous Justin Ier [518-527] ou sous Justin II1 [565-578]). On pense que, en raison de l’affluence énorme du peuple à Sainte-Sophie pour  la vénération de la vraie Croix pendant la Semaine sainte, on a transféré cette vénération au 3e dimanche de Carême, entre 670 et 730 : cela était présenté comme un réconfort pour les fidèles au milieu du jeûne du Carême (comme le bois jeté par Moïse dans les eaux amères à Mara – Ex 15/25). Mais cette fête de la Croix du 3e dimanche de Carême n’est attestée qu’au 10e s. Cette fête explique la procession à l’intérieur de l’église, à la fin des vigiles, avec la Croix de bénédiction de l’autel, que le prêtre porte sur un plateau orné de fleurs, posé sur sa  tête.

En Occident

En Occident, à Rome, l’évêque de la ville (à qui on commence à réserver le titre de pape à partir du 6e s.2) se rendait solennellement à l’église Sainte-Croix de Jérusalem3, juste à côté du Latran3, assis sur un âne et portant une rose rouge à la main, pour y célébrer la liturgie (c’était une messe « stationnale »4).  C’est dans cette église, ancien palais de sainte Hélène, la  mère de l’empereur Constantin,  que cette dernière avait fait déposer une grande quantité de terre prélevée sur le Calvaire, ainsi que des reliques de la vraie croix, dont  le « titulus » [le titre, c’est-à-dire l’inscription clouée au-dessus de la croix, en hébreu, grec et latin], qui s’y trouvent toujours et que j’ai pu vénérer. Le pape de Rome déposait la rose rouge « au pied de la croix » (on peut supposer qu’on déposait sur l’autel les reliques de la Croix, ou alors c’était au pied de la croix d’autel ?).

Nous célèbrerons donc la liturgie selon saint Basile, comme tous les dimanches du Carême, mais avec de nombreux éléments empruntés à l’Exaltation de la croix (au lieu du Trisagion : « Devant Ta croix… »).

.Père Noël Tanazacq

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(1) C’est Justin II qui fera cadeau d’une relique de la vraie Croix à la reine des Francs, sainte Radegonde, en 568 ou 569, pour la réception de laquelle saint Venance Fortunat de Poitiers composera le Vexilla regis prodeunt…(Les étendards du roi s’avancent…). Cette relique existe toujours au monastère Sainte-Croix de Poitiers, dans son reliquaire d’origine, qui est un modèle de croix byzantin du 6e s. (qui ressemble à la croix slave, mais sans la barre ascendante du bas (« l’escabeau des pieds » du Christ).

(2) Mais ce titre sera donné à des évêques autres que celui de Rome jusqu’au 9e s. Le célèbre archevêque Hincmar de Reims (9e s.) disait toujours : « le pape de Rome » (et non pas « le pape »).

(3) Le palais du Latran (celui des Laterani) avait été attribué aux évêques de Rome  par sainte Hélène, la mère de l’empereur Constantin. La basilique du Latran est toujours  la cathédrale de Rome (tout cet ensemble était appelé jusqu’au 16e s. le patriarchium (patriarcat), ce qui en dit long au plan ecclésiologique…). L’église Sainte-Croix de Jérusalem se trouve non loin : elle a été construite sur l’emplacement du palais sessorien, qui était la résidence romaine de sainte Hélène, qui découvrit, selon la tradition, la relique de la vraie croix. Après sa mort (ca 329), Constantin fit construire une église qui devint le « reliquaire » de la vraie croix et de toutes les reliques précieuses ramenées de Terre Sainte par sa mère.

(4) Les églises « stationnales » étaient des église de Rome, dans lesquelles l’évêque de Rome venait célébrer à certaines fêtes précises [comme le font d’ailleurs tous les évêques des grandes capitales depuis 2000 ans, mais à Rome, il y avait un calendrier précis et un rituel précis]  (d’où l’expression dans le missel romain : « station à telle église »).